Est de la RDC : la réunion des chefs d’état-major des armées de la SADC-EAC annoncée pour le 24 février

Les Chefs d'Etat et de gouvernement de la SADC et de l'EAC
Les Chefs d'Etat et de gouvernement de la SADC et de l'EAC

La réunion des chefs d’état-major des armées de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) aura finalement lieu ce lundi 24 février 2025 en vue d'élaborer la feuille de route conjointe censée conduire au cessez-le-feu immédiat et à la cessation des hostilités dans l'Est de la République démocratique du Congo, conformément aux résolutions du sommet conjoint SADC-EAC tenu à Dar-es-Salaam, en Tanzanie.

Selon le représentant permanent du Rwanda auprès des Nations unies, Ernest Rwamucyo, qui l'a annoncé vendredi 21 février 2025 lors de la réunion consacrée au vote de la résolution de l'ONU sur la situation sécuritaire dans l'Est, cette réunion a été précédée par la réunion des chefs d’état-major des armées des États membres de l’EAC tenue à Nairobi, au Kenya.

"Le Rwanda reconnaît et rend hommage aux initiatives prises par l'Union africaine, la Communauté d'Afrique de l'Est et la SADC. Depuis la séance de mercredi, le Rwanda est ravi d'informer le Conseil de sécurité qu'aujourd'hui, le 21 février, les chefs de défense de l'EAC se sont réunis à Nairobi à la suite du document conjoint du sommet SADC-EAC. Le 24 février, les chefs de la défense de l'EAC et de la SADC vont rédiger une feuille de route conjointe dans le droit fil des recommandations du sommet de Dar-es-Salaam. À cet égard, nous appelons le Conseil de sécurité à appuyer ces efforts régionaux et à éviter le risque de les miner", a déclaré le représentant permanent du Rwanda auprès des Nations unies, Ernest Rwamucyo.

Tout en prenant acte de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC, le représentant de Kigali dénonce les menaces constatées à l’endroit des pays membres de l’A3+. Pour Kigali, cette manière de faire démontre combien Kinshasa attend de l'extérieur les solutions à ses problèmes internes.

"Il y a seulement 48 heures, nous étions réunis en ce Conseil de sécurité afin d'évoquer la nécessité d'appuyer les initiatives régionales et les mécanismes créés afin de favoriser la paix dans l'Est de la RDC, dans notre région. Le Rwanda prend note de la résolution adoptée. Je remercie les membres du Conseil de sécurité qui ont écouté les points de vue du Rwanda et ceux qui nous ont rencontrés et qui nous ont écoutés. Nous souhaitons mettre en exergue nos vives préoccupations face à l'intimidation sans précédent des voix africaines en ce Conseil, en particulier en prenant pour cible les membres A3+ (NDLR : Algérie, Mozambique, Sierra Leone et Guyane). Nous condamnons ce comportement dans les termes les plus vigoureux. Cela est très révélateur de la RDC et de sa croyance que la solution au conflit intercongolais pourrait venir d'acteurs en dehors du continent", a déploré l'ambassadeur Ernest Rwamucyo.

À l’issue du sommet conjoint EAC-SADC organisé à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, les chefs d’État et de gouvernement des deux blocs sous-régionaux avaient pris une série d’importantes décisions avec effet immédiat qui répondent à l’urgence humanitaire, au besoin pressant d’une désescalade et aux attentes de Kinshasa pour venir en aide aux populations meurtries de Goma, au Nord-Kivu.

Le sommet a notamment décidé de la cessation des hostilités et d’un cessez-le-feu immédiat et sans condition, auxquels les parties étatiques et non étatiques sont tenues, de la réouverture de l'aéroport de Goma et des principales voies d'approvisionnement terrestres et lacustres permettant l'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que du rapatriement des militaires décédés et de l’évacuation des blessés.

D’autres décisions découlant de cette rencontre concernent l’élaboration d'un plan de sécurisation de la ville de Goma et des zones environnantes, la rencontre des chefs d’état-major des armées de l’EAC et de la SADC dans cinq jours pour vérifier l’application et la mise en œuvre des décisions prises, le renforcement de la coordination et de la complémentarité structurelle des processus de Nairobi et de Luanda ainsi que l’ajout de facilitateurs venant même d’autres régions d’Afrique pour aider à la fusion des deux processus.

Malgré les interpellations de la communauté internationale et des organisations régionales, la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, poursuit son avancée dans la province du Sud-Kivu, aggravant la crise sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République démocratique du Congo. Les résolutions issues du sommet conjoint SADC-EAC ne sont pas toujours mises en œuvre. Kinshasa attend désormais des décisions concrètes de la part de ses partenaires régionaux et internationaux pour freiner l’avancée et obtenir le retrait de la coalition M23-AFC-RDF.