RDC : mise en place "imminente" d'une solution numérique "Optsolution" pour lutter contre les “faux diplômes et attestations de réussite” lors des admissions

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La ministre d'État, ministre de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté (EDU-NC) Raïssa Malu Dinanga et Sombo Ayanne Safi Mukuna Marie Thérèse, ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) ont eu une séance de travail jeudi 22 août 2024 autour d’un projet d’interconnexion entre la plateforme de gestion académique, administrative et financière, utilisé par les établissements d’enseignement supérieur et la base des données de l’examen d’Etat gérée par le ministère de l’éducation nationale afin de permettre une vérification automatique et en temps réel des informations des candidats à l’admission, tout en garantissant l’authenticité des diplômes présentés.

Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur en RDC en luttant notamment contre la falsification des diplômes d’Etat et attestations de réussite lors des admissions dans les établissements supérieurs et universitaires. Il concerne, dans un premier temps, le secteur public de l’enseignement, avant naturellement de s’étendre sur le secteur privé.

“Comme vous le savez bien les inscriptions pour l'année académique 2024-2025 pointent à l'horizon, il était question de mettre en place un outil qui va lutter contre le phénomène faux diplôme et fausse attestation. Comme vous le savez très bien nos universités prennent presque 4 à 5 mois pour vérifier les diplômes et attestations grâce au dynamisme de nos deux excellences ils ont initié un projet "Optsolution" pour lutter contre le phénomène faux diplôme et fausse attestation. Aujourd'hui, si un finaliste veut s'inscrire à l'université au lieu d'apporter ses documents physiques il n'aura juste à présenter son code à 14 chiffres et le système du ministère de l'enseignement supérieur et universitaire (ESU) sera en mesure d'interroger la base des données du ministère de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté pour recueillir toutes les informations sur le candidat”, a expliqué l'expert Rodrigue Iyembo du ministère de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté (EDU-NC).

Pour sa matérialisation, ces deux membres du gouvernement devront prendre dans les prochains jours un arrêté interministériel pour sa matérialisation dans le secteur éducatif congolais.

“Avant de lancer un tel projet, il faut normalement avoir un arrêté interministériel vu que nous sommes en train de mettre ensemble deux systèmes et c'est là où on peut déjà promettre aux universités et aux futurs étudiants de garder leur calme dans une ou deux semaines il y aura les arrêtés et les équipes techniques sont entrain de travailler par rapport à ça puisque c'est un système qui doit être sécurisé non seulement sur le plan informatique mais aussi sur le plan juridique”, a indiqué Yusuf Heri, expert numérique du ministère de l'enseignement supérieur et universitaire (ESU).

À en croire le professeur Vale Manga, un autre expert numérique de l'enseignement supérieur et universitaire (ESU), le projet " Optsolution" va réduire les risques de fraude et améliorer la transparence des procédures d'admission mais aussi la traçabilité des élèves.

"La question de la véracité des documents qui servent d'inscription dont le document central est la réussite de l'examen d'État et donc dans ce système d'interconnexion ou chaque université, chaque institut supérieur de l'État n'aura plus besoin que l'étudiant ou futur étudiant apporte un document papier mais l'institution sera en mesure elle-même seulement en fonction du nom de l'élève de vérifier que celui-ci ou celle-ci a réellement réussi son examen d'État et qu'il satisfait aux conditions d'inscription”, a-t-indiqué.

Et d'ajouter :

"C'est donc un système entièrement automatisé qui nous protège et qui nous garde de tout faux document mais aussi un système intelligent qui nous permet d'avoir la traçabilité. Au niveau de l'éducation nationale on a besoin de connaître combien de nos élèves quittent l'éducation nationale et vont dans le supérieur et combien parmi eux qui vont dans quel établissement. Ça permet d'avoir la traçabilité de nos élèves et voir le taux d'insertion des élèves dans le supérieur”.

Par ailleurs, pour le professeur Kale Kenny, conseiller au ministère de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté, en lien avec l'enseignement supérieur et universitaire, cette solution numérique sera obligatoire dans la prochaine instruction académique. En ce moment-là, dit-il, l'État va jouer son rôle pour sa bonne marche.

"Au niveau de l'État, l'État s'est engagé à la numérisation de la gestion dans sa totalité. Au niveau des écoles, des efforts importants ont été faits pour numériser, vous avez par exemple le ministère qui est le notre Éducation Nationale qui a numérisé depuis 2016 la totalité de réussite de l'examen d'État,on a pas besoin d'aller chercher à l'inspection générale on sait voir en une minute. L'instruction académique qui sera bientôt mise en place obligera les institutions d'enseignement supérieur d'avoir accès à "Optsolution" qui est la solution numérique de manière obligatoire, une fois que nous passerons à l'obligatoire évidemment l'État disposera ce qu'il faudra pour que chaque institut supérieur dispose des moyens techniques lui permettant cette interconnexion qui va vérifier l'effectivité de la réussite des candidats qu'il reçoit”, a-t-il souligné.

Cette solution numérique  s'inscrit dans le cadre du Plan National du Numérique « Horizon 2025 ». Lors de son accession à la magistrature suprême, Félix Tshisekedi et son gouvernement avaient doté la République d'un Plan National du Numérique « Horizon 2025 » qui engage la RDC dans un tournant décisif vers le Numérique afin de “Faire du Numérique congolais un levier d'intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social”.

Clément MUAMBA