RDC : pour la LICOCO, la corruption est devenue “une culture acquise par la majorité” de Congolais

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La Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO) fustige la persistance des pratiques de corruption dans plusieurs secteurs de la vie nationale en République démocratique du Congo (RDC).

Dans un communiqué du 18 janvier 2024 dans lequel elle évoque le dernier rapport de Transparency international, où la RDC figure parmi les 15 derniers pays les plus corrompus au monde en 2023 avec un score de 20% de l’indice de Perception de la Corruption pour l’année 2023, soit  162ème sur 184 pays évalués, cette structure regrette que la situation de la RDC reste statique dans le domaine de lutte contre la corruption. 

La corruption mine les secteurs de l’éducation, de la santé et de la politique, note la LICOCO. Selon elle, ce fléau est en grande partie à la base des contre-performances de la RDC notamment dans le domaine sécuritaire, dans un contexte d’agression du Rwanda qui soutient le M23 dans l’Est du pays. 

A l’en croire, la corruption a sensiblement affecté l’issue des scrutins combinés du 20 décembre 2023 en RDC. Pour le cas des élections par exemple, elle regrette que les instances judiciaires ne se soient pas saisies des actes de fraude en flagrance, même après l’annulation des votes de plus de 80 candidats à la députation nationale par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). 

Cette structure, qui prône l’égalité pour ce qui est de l’accès à des instances judiciaires, note que la RDC « ne  peut se développer qu’avec l’implication de tous les acteurs politiques, toutes tendances confondues dans la lutte contre l’impunité et la corruption ». 

En 2019, Félix Tshisekedi à peine devenu président de la République, avait créé la Coordination pour le Changement de Mentalité (CCM), devenue Cellule d’Innovations et de Changement des Mentalités ( CICM), en 2023.  En 2020, il met en place l’Agence de Prévention et de Lutte Contre la Corruption (APLC), sans compter le renforcement de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et la réhabilitation de la Cour des Comptes. 

Malgré cette « volonté politique » du président Félix Tshisekedi, la LICOCO constate que la corruption est devenue « systémique, institutionnelle, structurelle et organisationnelle, du fait que sa fréquence constitue toute une culture acquise par la majorité des citoyens au sein de la communauté congolaise ». 

Bruno Nsaka