Les victimes directes et indirectes des évènements macabres enregistrés en RDC entre janvier 2015 et janvier 2019 regroupées au sein du collectif Bosembo réclament justice. Dans un communiqué parvenu à ACTUALITE.CD ce lundi 18 décembre, ce collectif dit militer pour la justice et les réparations pour toutes les victimes de la répression, ainsi que pour des réformes destinées à empêcher la répétition à l’avenir.
Plus de 71 familles regroupées au sein de ce collectif déplorent le manque de considération de l’actuel régime issu de l’opposition et du Comité Laïc de Coordination (CLC) qui a été à la base des différentes manifestations repoussées farouchement par le régime de Joseph Kabila.
«En plus de la douleur de perdre les leurs ; de les savoir injustement en prison ; de rester infirme à jamais, veuves, veufs ou orphelins ; les victimes de cette répression impitoyable vivent dans l’oubli et l’indifférence total. Pendant ce temps, ceux qui ont commis, commandité ou laissé faire la répression, vivent tranquillement. Certains ont même été promus ou récompensés par l’ancien régime. Le CLC qui nous demandait de sortir pour manifester, lui aussi nous a abandonné », indique le communiqué du collectif Bosembo.
Plusieurs familles de ce collectifs disent n’avoir jamais pu faire le deuil faute de trouver les corps des leurs membres de famille tués dans les manifestations ou de connaître le sort de ceux portés-disparus.
« En dépit des plaintes de certaines victimes et des efforts des Organisations de défense des Droits de l’Homme ; en dépit surtout des engagements répétés des autorités à enquêter, traduire les auteurs en justice et assurer aux victimes la réparation, la plupart de ces violations des droits de l’homme demeurent à ce jour impunies. Plusieurs familles n’ont jamais pu faire le deuil faute de trouver les corps des leurs membres de famille tués dans les manifestations ou de connaître le sort de ceux portés-disparus. Certains blessés n’ont jamais pu se faire soigner correctement », poursuit le communique.
Pour ces familles, le comble est de constater que la mandature terminée, certains candidats se sont servis de leurs cas, lors de la campagne électorale pour les élections de décembre 2023, afin de solliciter les suffrages des potentiels électeurs.
De ce fait le collectif Bosembo recommande que : - L’impunité pour les responsables de la répression politique de ces dernières années ne peut pas et ne doit surtout pas être une option ; - La justice réparatrice soit faite pour permettre aux victimes de panser un tant soit peu leurs plaies et d’aller de l’avant ; - Ceux qui sollicitent l’accès au pouvoir aujourd’hui, de ne pas nous utiliser comme des marchepieds, de vraiment travailler dans le sens de résoudre notre problème, une fois au pouvoir, en nous assurant que les responsables répondront de leurs actes, que des réparations appropriées seront allouées, et que le droit de manifester pacifiquement seront désormais effectivement garanti pour tous.
Ce collectif compte les familles de l’ex-aspirante à la vie religieuse Thérèse Dechade Kapangala et de Rossy Mukendi. Ces deux noms sont gravés dans l’histoire sombre de la RDC, marquée par des manifestations de laïcs catholiques congolais contre le régime de Joseph Kabila.
Jordan MAYENIKINI