Une tension palpable règne depuis vendredi soir dans l'agglomération de Lualaba Mupanja, située à environ 30 kilomètres de la ville de Kolwezi, dans le secteur Luilu. Selon la société civile locale, tout a commencé avec la mort, dans des circonstances floues, d'un creuseur artisanal identifié comme ressortissant de l'espace Kasaï. Pris de colère, les militants de l'UDPS et certains ressortissants de l'espace Kasaï ont voulu venger le leur, entraînant une détérioration de la situation.
"Suite à la mort d'un jeune creuseur ressortissant du Kasaï, tué dans la carrière Twilizembe, les jeunes de l'UDPS révoltés s'en sont pris à ceux de l'UNAFEC, créant beaucoup de troubles, perturbant même la circulation sur la nationale 39. Des dégâts matériels importants ont été enregistrés, avec des pillages, des destructions de plusieurs biens et des maisons incendiées. Et ce samedi, la tension est en train de monter", relate Maître Chadrac Mukad, coordonnateur du cadre de concertation de la société civile du Lualaba.
Il ajoute :
"Il est important de renforcer davantage un dispositif de sécurité permanent dans ce coin de la province afin de sécuriser la population, particulièrement nos frères de la communauté Kasaïenne qui sont souvent victimes."
Le gouvernement provincial a, à son tour, condamné ces actes perpétrés à Lualaba Mupanja. Selon le chargé de communication de la Gouverneure Fifi Masuka, ce conflit communautaire est la conséquence des discours de haine et de provocation tenus par des candidats présidentiels récemment venus à Kolwezi. Josué Muyumba appelle chacun à la retenue, surtout pendant cette période électorale.
Contactée par notre rédaction, Nathalie Lunda Ngandu, commissaire générale en charge des affaires sociales et humanitaires, affirme que toutes les dispositions sont prises pour venir en aide aux victimes. Pendant ce temps, une centaine de ressortissants de l'espace Kasaï ont trouvé refuge devant le bâtiment du gouvernorat pour certains, et d'autres devant la mairie de Kolwezi. Parmi eux se trouvent des femmes et des enfants, dont certains sont en âge d'allaitement.
Timothée Prince ODIA