RDC : Delly Sesanga saisit le Vice Premier Ministre de l’Intérieur au sujet des incidents qui ont émaillé son déplacement à Kananga

Candidat déclaré à la présidentielle de décembre prochain, actuellement député national, l’opposant Delly Sesanga n’a pas digéré le sort lui réservé les 29 et 31 juillet derniers, à Luiza et à Kananga, au Kasaï-Central. Accompagnés des cadres de son parti et de quelques journalistes, ils ont été victimes d’une attaque par des projectiles de toutes formes par un groupe de personnes hostiles. Ce qui n’est pas une première pour lui dans cette partie du pays.

Delly Sesanga a décidé d’adresser une question écrite au Vice Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi.

« Face à l’inaction des autorités en charge du maintien de l’ordre et de la protection des citoyens, en l’absence de résultats probants dans la recherche des responsables des incidents  qui ont émaillé mon déplacement à Kananga et dont des cadres de mon parti, des membres de ma délégation et moi-même avons été victimes, j’ai décidé de saisir par une question écrite le Vice Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur », écrit Delly Sesanga dans un tweet.

En effet, dans sa lettre, le président du parti Envol soulève un bilan de 31 blessés et de plusieurs pertes matérielles, accusant le gouvernement provincial du Kasaï-Central d’être complice de ces actes.

« Le gouvernement provincial ainsi que les agents et cadres de la territoriale, agissant au sens de la loi sous votre tutelle, ont été commanditaires et complices de cet incivisme. Le ministre provincial de l'intérieur a proféré des menaces contre ma délégation au cours de l'organisation de mes activités politiques, soutenant que des activités de l'opposition contre le Président de la République sortant, Felix-Antoine Tshisekedi ne sont pas admises au Kasaï-central », peut-on lire sur cette lettre au ministre de l’intérieur.

Et d’ajouter : 

« Les menaces du même type ont été relayés pour le compte du Gouvernement provincial par la radio, mettant en garde la population de prendre part aux activités de l'opposition, exhibant le spectre des représailles et autres voies de faits ».

Cet acte contre Delly Sesanga et sa bande a été condamné par toute la classe politique. Le porte-parole du gouvernement annonçait même que des dispositions avaient été prises pour que les auteurs de l'attaque puissent être traqués et traduits en justice. Suite à ces incidents et craignant pour leur sécurité, les candidats déclarés à la présidentielle Matata et Katumbi ont même sollicité auprès de la Monusco un dispositif sécuritaire approprié.

Dans un communiqué de presse du 5 août dernier, l'organisation de promotion et de protection des droits humains et de développement, JUSTICIA Asbl, basée à Lubumbashi, exprimait sa profonde préoccupation face à l'utilisation de la justice et des services de sécurité pour réprimer les opposants politiques

Emmanuel Kuzamba