Pour l’organisation des neuvièmes Jeux de la Francophonie prévus à Kinshasa, du 28 juillet au 6 août, seulement 60% du budget ont été décaissés à ces jours, pourtant à un peu moins de 30 jours. Le directeur du comité national de ces jeux, Isidore Kwandja, estime qu’il s’agit d’un point important sur lequel mettre un accent actuellement afin que le ministre des finances décaisse l’argent restant.
Le montant destiné à l’organisation s’élève à 66 millions 900 euros. Cela pour 5 axes principaux : la sécurité, la santé, le transport, l’hébergement et la restauration. Il y a, à côté, de petits travaux ou encore la promotion qui doit se faire sur la ville.
« Même le quelque retard qu’il y a au niveau des infrastructures, c’est dû au fait que les entrepreneurs ne sont pas payés complètement. Que ce soit nous, au niveau de l’organisation, c’est dû au fait qu’on a pas tout le budget qu’il faut. Le dernier versement qu’on a fait, on approche les 60%. On devait avoir déjà tout le budget à un mois des jeux », a fait savoir à ACTUALITE.CD, Isidore Kwandja.
Il y a lieu de marquer une différence entre le budget d’organisation et d’investissement. Celui d’investissement est tout autre et prend en compte, notamment, les infrastructures. Il est géré par le ministère des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction. Les infrastructures en cours de construction ont été considérées comme des investissements de l’Etat pour sa jeunesse. Le reste à décaisser dans cet aspect servira à payer tous les prestataires avant les jeux au risque de se lasser et que les infrastructures ne soient pas achevées.
Le comité national rassure néanmoins sur les préparatifs, les infrastructures et tout ce qui va avec la bonne tenue de cet événement à Kinshasa. A la 123ème réunion du conseil permanent de la Francophonie, le 21 juin dernier, à Paris, le directeur du comité avait déjà rassuré. Au sortir, il a indiqué que plusieurs États ont encouragé la RDC dans l’organisation de ces jeux dans la mesure où ils ont connu des difficultés similaires à leurs tours. C’est le cas du Cameroun et de la Côte d’Ivoire.
Ces assurances et garanties, elles n’ont pas suffi à convaincre le Québec qui n’enverra pas d’athlètes ni d’artistes à Kinshasa pour cette édition. Cela pour des raisons de sécurité et de santé. Aussi, depuis le 8 juin, le Nouveau-Brunswick (Nouvelle fenêtre) annonçait que moins d’athlètes et d’artistes que prévu devraient le représenter, cette année, aux Jeux de la Francophonie en raison de l’incertitude entourant l’organisation de l’événement. Au lieu d’une quarantaine de membres, la délégation devra comprendre une douzaine en raison de préoccupations en matière de santé, de sécurité et de logistique.
Isidore Kwandja dit tout de même son regret de ne voir aucun pays de l’espace francophone se joindre à la RDC pour réussir à bien l’organisation des ces neuvièmes jeux de la francophonie.
« C’est la RDC qui a accepté, qui est venue à la rescousse pour l’organisation des jeux de cette édition. Ça les Etats doivent le reconnaître. Ce sont les jeux de la solidarité, mais jusqu'à aujourd'hui, nous n’avons reçu la solidarité d’aucun pays membre. On a pas reçu même un sous de l’OIF. La France a promis de nous donner des matériels médicaux mais jusque-là, on a pas encore reçu », regrette-t-il.
Aucune autre réunion du conseil permanent de l’OIF n’aura encore lieu jusqu’à la tenue des jeux. Et une partie de l’équipe de l’OIF est déjà à Kinshasa. Pour les compétitions sportives et les concours culturels, ce sont les arbitres internationaux qui vont assurer les règles du jeu. Pour leur déplacement ainsi que leurs délégations, déjà 250 visas ont été délivrés. Il en reste 50, à en croire Isidore Kwandja.
Dans une conférence de presse tenue à Kinshasa, mercredi 28 juin, le directeur du CNJF a insisté sur la détermination de la République Démocratique du Congo à organiser ces IXèmes Jeux de la francophonie. Le 28 juillet 2023, débutera à Kinshasa, ces épreuves qui rassembleront plus de 3 600 athlètes et artistes de plus de 40 pays francophones du monde.
Le directeur du CNJF a donné des précisions sur différentes questions, notamment celles de savoir si la RDC sera prête, si les infrastructures seront achevées à temps ou si les pays membres participeront. Pour lui, l’heure n’est plus aux spéculations et que les neuvièmes jeux de la francophonie auront bel et bien lieu à Kinshasa.
Emmanuel Kuzamba