La RDC crée un établissement public chargé de mobiliser les fonds destinés aux réparations au profit des victimes des violences sexuelles liées aux conflits

Stop aux violences faites aux femmes. Ph. ACTUALITE.CD
Stop aux violences faites aux femmes. Ph. ACTUALITE.CD

Le gouvernement a adopté le projet de décret fixant le statut d'un établissement public chargé de mobiliser et collecter les ressources financières destinées aux réparations des femmes victimes des violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes. Ce, après sa présentation par le ministre des droits humains Albert Fabrice Puela lors de la 71e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 30 septembre 2022.

Présentant le contenu de ce projet, le ministre des droits humains a souligné que l'histoire de la RDC est marquée depuis plusieurs décennies par une série de violences cycliques et des massacres qui ont causé des nombreuses pertes en vies humaines et d'importants dégâts matériels. Ces violences ont également contraint des centaines de personnes à se déplacer à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Le propre de ces crimes dont la plupart restent à ce jour impunis et qui ont engendré des nombreuses frustrations et humiliations pour les victimes au point de créer une atmosphère de méfiance et des suspicions entre celle-ci et les institutions.

"En effet, depuis près de 30 ans maintenant, chaque passage d'un conflit, le plus souvent interne à un retour à la paix fait inévitablement apparaître la question du que faire ? pour régler le passif des violations graves des droits de l'homme occasionnées pendant les périodes violentes ayant endeuillées les communautés et fissurer la cohésion sociale, la justice transitionnelle semble au regard des problématiques qu'elle met en exergue apporter une réponse appropriée au retour à l'ordre institutionnel tout en favorisant la construction d'une architecture sociale basée sur de fondements plus solide afin d'éviter la répétition des violations des Droits de l'homme d'où le besoin essentiel de restaurer la paix et la cohésion sociale, ne peut être véritablement matérialiser qu'en promouvant les réparations en faveur des victimes de toutes ces atrocités ainsi que leurs ayants droit.Ce projet de décret vient donc donner une réponse à ces compatriotes ", a-t-il expliqué dans le compte rendu de la réunion fait par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.

L'adoption de ce projet de décret intervient quelques semaines après l'adoption du projet de loi fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes de crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité. Ce texte fixe les modalités de protection (judiciaire, administrative et sociale) et de réparation au profit de ces victimes. Et il s'applique aux faits commis à partir de 1993.

Une adoption qui n'avait pas laissé indifférente la première dame Denise Nyakeru Tshisekedi qui avait fait de ces textes son cheval de bataille pour la protection des femmes victimes des violences sexuelles.

"Un grand pas a été franchi dans la quête de la réconciliation nationale. Je réitère mon vœu de voir le législateur étudier urgemment cette proposition et nous doter d’une loi qui va répondre aux attentes de millions de survivant.e.s. Mes sincères félicitations à la commission ad-hoc FONAREV qui a abattu un travail de titan pour arriver à ce résultat. Au législateur d’emboîter le pas ", avait écrit l'épouse de Félix Tshisekedi sur Twitter.

Clément MUAMBA