She Okitundu met en garde le Conseil européen

« Le Conseil européen (réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE) n’est pas une autorité supranationale à l’égard de la République démocratique du Congo. Bien au contraire », tonne d’entrée de jeu le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale, She Okitundu, dans une mise au point ce mardi 7 mars à la presse, au sujet des conclusions du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE

She Okitundu, qui rappelle la nécessité d’une collaboration entre l’UE et la RDC, récuse les affirmations faites par cette instance européenne sur la situation politico-sécuritaire en RDC qui serait très dramatique.

« Il est exagéré de parler de blocage de l’accord du 31 décembre 2016 dont la mise en œuvre est plutôt tributaire d’un débat démocratique classique dans une société pluraliste. Quant à la situation sécuritaire, elle n’est pas plus inquiétante en République démocratique du Congo que des événements hautement dramatiques récents survenus en particulier dans le monde occidental. La disproportionnalité de la force stigmatisée ne s’inscrit pas dans une politique délibérée, elle est la conséquence des moyens asymétriques dont usent des insurgés illuminés.S’agissant, par ailleurs, de la crise économique et budgétaire, elle découle d’un choc exogène général. Les parties prenantes au Dialogue politique national inclusif convoqué par le Chef de l’Etat, ont pris l’engagement solennel de respecter l’accord du 31/12/2016. Rien ne permet d’affirmer qu’elles n’honoreront pas leur parole. Les Institutions électives actuelles tiennent leur légitimité non de l’accord du 31/12/2016 mais bien de la Constitution à laquelle celui-ci se réfère du reste systématiquement. Nous sommes heureux du soutien réitéré à la CENCO dont l’autorité morale, l’impartialité et la légitimité ne sont contestées par personne, mais nous serions encore plus heureux si on reconnaissait aussi que c’est grâce au chef de l’Etat que la CENCO a offert ses bons offices dont on se félicite aujourd’hui. Les avancées pour la formation du gouvernement de large union nationale sont réelles, et le respect de la mise en œuvre de l’Accord exige que le Premier ministre ne soit nommé qu’au terme de la conclusion de l’Arrangement particulier, ce qui ne saurait tarder », indique le VPM She Okitundu.
« Il serait injuste de nier que les mesures de décrispation progressent et les pourparlers informels continuent pour leur dénouement définitif. La situation de l’Etat de droit en République démocratique du Congo n’est pas pire qu’ailleurs même dans certains pays du Conseil de l’Europe pour lesquels le Conseil européen affiche une cécité saisissante », ajoute She Okitundu.

"A la lumière de ce qui précède, nous invitons une ultime fois le Conseil européen à se démarquer d’une posture directive voire comminatoire d’un autre temps et à s’engager plutôt dans un véritable partenariat coopératif et de respect mutuel. Faute de quoi, la République démocratique du Congo devra en tirer les conséquences", a-t-il ajouté.

Dans ses conclusions le lundi 6 février, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE a notamment interpellé la RDC sur la nécessité du respect absolu de l’accord du 31 décembre 2016

Stanys Bujakera