L'AFC, soutenue par Kigali, envisage de s'étendre vers l'Ituri, affirme Lutundula

Christophe Lutundula
Christophe Lutundula

Le régime de Paul Kagame, à l'instar des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), continue de déployer des stratégies pour déstabiliser l'est de la RDC. Lors d'un briefing presse coanimé avec son collègue de la Communication et Médias, Christophe Lutundula, VPM et ministre des Affaires Étrangères et de la Francophonie, a révélé un plan du M23, soutenu par l'armée rwandaise, visant à étendre leur influence au-delà du Nord-Kivu.

Selon Christophe Lutundula, ce plan, en collaboration avec l'Alliance Fleuve Congo (AFC), cherche à convaincre l'opinion nationale et internationale que le Rwanda n'est pas impliqué dans la crise actuelle, suggérant qu'il s'agit d'une crise interne congolaise.

"Les problèmes sont exposés, notamment celui des FDLR, mais il y a plus. Il faut informer nos compatriotes sur l'Alliance Fleuve Congo (AFC), qui a déclaré s'allier avec le M23. Qu'est-ce que cela signifie ? Il se prépare actuellement un plan pour se déplacer du Nord-Kivu vers l'Ituri. Nous savons qu'il y a des personnes qui sont formées quelque part dans ce complot, dans cette machination, pour relier les deux groupes et ainsi prétendre que, voyez, ce n'est pas un problème du Rwanda, mais une affaire entre Congolais eux-mêmes qui s'étend maintenant à l'Ituri. Nous sommes conscients de ces manœuvres, mais les Congolais ne leur accordent pas une attention particulière. Nous savons que l'autre va prétendre n'être pour rien dans cette situation. Soyez assurés que nous abordons toutes ces questions à tous les niveaux de discussion", a révélé Christophe Lutundula, VPM et ministre des Affaires Étrangères et de la Francophonie, le lundi 26 mars 2024.

La RDC, particulièrement dans sa partie est, est confrontée à l'activisme de groupes armés étrangers et locaux. La situation s'est aggravée depuis la résurgence des rebelles du M23 soutenus par Kigali. Depuis 2021, plusieurs zones de la province du Nord-Kivu sont sous le contrôle de ces rebelles, qui souhaitent un dialogue direct avec Kinshasa, une approche rejetée par l'administration Tshisekedi, désireuse de dialoguer directement avec Kagame, considéré comme le parrain du M23.

Clément MUAMBA