Goma et son calvaire sécuritaire : encore 4 personnes tuées par balle mercredi

Photo d'illustration
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Deux personnes ont été tuées ce mercredi 05 mars aux alentours de 9 heures locales au quartier Ndosho (commune de Karisimbi) à Goma. Selon les témoignages recueillis sur place, les deux victimes étaient soupçonnées d’être impliquées dans des « activités criminelles ». Il s’agit d’un beau-fils et sa belle-mère. Le jeune homme d'une vingtaine d'années, était notamment connu comme voleur à main armée, et se réfugiait souvent chez sa belle-mère après chaque braquage, cachant son arme à feu dans son domicile.

Des témoins sur place indiquent que l’opération contre ces deux individus a été menée avec une grande fermeté, ne leur laissant aucune chance d’échapper à leur sort.

« Le jeune homme venait souvent chez sa belle-mère après ses opérations de vol, en gardant son armée avec lui, c'était un endroit pour lui de refuge, malheureusement, ce matin une opération a été menée contre eux par le service de L'AFC-M23 », témoigne un habitant.

Le même jour dans la soirée, deux conducteurs de motos ont également perdu la vie dans des circonstances dramatiques. Vers 19h, l'un transportant deux clients sur sa moto, a été abattu à la frontière entre la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo. L’autre actif à la grande barrière, a également été tué dans la soirée, vers 19h, dans le quartier Kyeshero, non loin du Stade Sotraki. Selon les témoins, les assaillants ont pris sa moto avant de disparaître dans la nature.

La soirée du 05 au 06 mars a aussi été marquée par des actes de cambriolage dans le quartier Katoyi, notamment près de l'école Musawato, où des assaillants munis d’armes blanches, ont dévalisé plusieurs maisons, emportant des biens de valeur.

« Vers deux heures du matin, les voleurs étaient chez moi. Quand ils sont venus, je croyais que c’était les jeunes du quartier, après quelques minutes, ils ont commencé leur opération, ils ont détruit les portes et même le mur de ma maison. Ils ont emporté plusieurs biens. Actuellement nous vivons dans la peur, où est la sécurité que l’on nous promet ? », s'interroge un habitant.

L'insécurité à Goma, notamment dans la commune de Karisimbi, semble prendre de l'ampleur. Ce type d'incident est désormais devenu quotidien, ce qui alarme de plus en plus les habitants. Pour beaucoup, la situation de plus en plus chaotique est aggravée par la récente évasion de milliers de détenus de la prison centrale de Munzenze, lors de l'avance des rebelles du M23 sur la ville.

Au mois de février, au moins 53 personnes ont perdu la vie dans des circonstances violentes, aussi bien à Goma qu’à Nyiragongo. Cette violence, déjà endémique dans la région, atteint désormais des niveaux inquiétants. Les habitants de Goma expriment leur angoisse face à une situation qui semble se dégrader de jour en jour.

Josué Mutanava, à Goma