RDC : combats meurtriers à Goma, des blessés affluent à l’hôpital Heal Africa

Ce mardi matin, les habitants de Goma se sont réveillés au bruit des balles et des explosions. Des affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les combattants du M23 ont éclaté dans plusieurs quartiers proches de la frontière congolo-rwandaise. Les tirs d’armes légères et lourdes ont secoué la ville, provoquant des déplacements massifs de populations vers la grande barrière.

Dans le quartier Kahembe, situé à proximité de la zone neutre, les pertes humaines sont lourdes. Selon les informations recueillies, au moins 10 personnes ont perdu la vie lors des combats. De nombreux blessés ont été recensés, certains ayant dû attendre plusieurs heures avant de recevoir des soins.

L’hôpital Heal Africa, situé à Goma, a accueilli ce matin plusieurs blessés graves, parmi eux des civils touchés par des éclats d’obus ou des balles perdues.

« Nous étions dans notre maison lorsque nous avons entendu des tirs. Les murs ont commencé à trembler, puis il y a eu une explosion. J’ai ressenti une douleur vive à la jambe. Ce n’est que ce matin, après une nuit de peur dans l’église 8ème CEPAC, que j’ai pu être transportée à l’hôpital », témoigne Sylvie Nzabanita, survivante.

Un autre témoin, blessé à l’épaule par un éclat de projectile, a vécu une situation similaire :
« Je me trouvais dans le quartier lorsque les combats ont éclaté. J’ai tenté de me réfugier, mais une explosion m’a projeté au sol. Des voisins m’ont aidé à m’abriter, et ce n’est qu’à l’aube que nous avons pu rejoindre Heal Africa », confie Bonfils Makali.

Un autre rescapé ajoute, les larmes aux yeux :
« Deux bombes sont tombées dans ma parcelle. Je viens de perdre ma mère et un visiteur qui était chez moi. Leurs corps sont dans mon salon. Je me trouve à l’hôpital Heal Africa avec ma femme et ma fille ; nous sommes tous blessés. Qu’avons-nous fait pour mériter ceci ? » témoigne Dama Nzabanita.

Les FARDC, toujours présentes à Goma, poursuivent les combats contre les combattants du M23. Les autorités congolaises n’ont pas encore communiqué sur l’ampleur des pertes ou sur l’évolution de la situation militaire.

Pour l’instant, la population de Goma reste sur le qui-vive. Les habitants des zones touchées tentent, tant bien que mal, de trouver refuge dans des endroits plus sûrs tandis que les blessés continuent d’affluer dans les hôpitaux les plus proches.