Kinshasa : l’exposition d’art contemporain du laboratoire Kontempo ira jusqu’au 15 novembre au musée national de la RDC

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Ph. ACTUALITE.CD

L’exposition d’art contemporain, qui rentre dans le cadre des activités de la troisième édition du laboratoire Kontempo, a été vernie vendredi dernier au musée national de la RDC. Elle ira jusqu’au 15 novembre prochain, soit durera 1 mois. Vidéos, photos ou installation des artistes congolais et étrangers sont à visiter gratuitement tous les jours ouvrables.

Elles permettent de se plonger dans la réflexion sur le réinvestissement de la scène artistique sans les traces de la colonisation.

« Quand le public vient dans une telle exposition, non seulement c’est bénéfique parce qu’ils acquièrent une nouvelle façon de voir les choses mais aussi ils découvrent une diversité de manière d’aborder les choses, avec une diversité de médium. Ça ne s’arrête pas seulement à des contenus, ça va rejoindre des formes. Comment on réfléchit sur des thèmes d’actualité, comment on réinvestit la scène artistique kinoise. Dans un pays comme le nôtre, ce réinvestissement pourrait permettre d’avoir une politique culturelle parce que nous n’en avons pas », a dit Prisca Tankwey, une des artistes ayant exposé.

Le thème de cette édition et sur lequel une vingtaine d’artistes ont travaillé, est « Kinzonzi », qui renvoie en kikongo à une réunion invoquant des pratiques coutumières et traditionnelles codifiées depuis des lustres et quelque peu adaptées à la modernité ambiante. Le Laboratoire Kontempo interprète le terme selon la culture populaire actuelle de Kinshasa dans le sens du complot, de concertation, d’un espace d’interactions nécessaires pour interroger l’imaginaire, le fondement de nos futurs et de nos réalités contemporaines.

Un hommage est rendu à l’artiste danseur, D’orne Mokha, décédé le 8 janvier dernier, à travers sa vidéo de danse dénommée « Entre deux » qui voit l’artiste explorer ses préoccupations quant à un possible dialogue entre lui-même et avec la société. Prisca estime que c’est un manque pour le projet Laboratoire Kontempo.

« Nous avons manqué Dorine Mokha dans un projet comme celui-ci, alors, on s’est dit de ne pas laisser passer une telle occasion sans pour autant l’épingler. Il est parmi les gens qui ont investi la scène sur le plan danse contemporaine. On le fait revivre d’une certaine manière et on dit aux autres qu’il est toujours là », dit-t-elle.

Prisca a fait une collaboration avec Paulvi Ngimbi, un autre artiste pour mettre en place une installation d’art visuel qui induit à une réflexion sur la suprématie, sur ce qui est supérieur. Pour interroger un peu sur le complexe d’infériorité qui naît soit par rapport à la couleur de la peau ou par rapport à la coupe des cheveux. Elle essaie aussi de démontrer le rapport avec le divin que l’on représente selon les pensées.

Sur les murs, des étoffes, des photos par terre, à la télé ou à travers une vidéo projecteur, des vidéos de danse, performance et autres, sont à visiter et à méditer. Un artiste a présenté une table avec un document de 1514, la lettre de Alfonso 1er, roi du royaume Kongo, à Manuel 1er, roi du Portugal, concernant l’incendie de la « Grande maison des idoles ».

Jérôme Chazeix, artiste visuel allemand a exposé une installation des matériaux textiles, les représentants comme dans un bateau pour faire une correspondance avec le moyen âge pendant lequel, les hommes allaient dans des bateaux lorsqu’ils se lassent de vivre sur la terre. Il veut faire un parallélisme avec la planète terre dont les humains veulent partir après avoir abusé d’elle dans la pollution et autres choses semblables.

Emmanuel Kuzamba