RDC : vers l'élaboration d'un plan d'action efficace pour l'intégration de l'art et la culture dans le système éducatif congolais à l'initiative de OSISA

Les participants à l'atelier de formation de OSISA

À l'initiative de la Fondation Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA), un atelier de formation sur l'art et la culture dans l'éducation visant la formation des acteurs de la société civile et des auxiliaires de l'État engagés dans la défense des droits culturels et la réforme du système éducatif a eu lieu du 17 au 18 juin. Ces assises visent d’abord, la création d'une plateforme pour la défense des droits culturels et la promotion de l'art et la culture dans le système éducatif, ensuite l'élaboration d'un plan d'action 2021-2025 pour la planification et coordination efficace du plaidoyer pour l'intégration de l'art et de la culture dans le système éducatif en RDC.

Cet atelier a eu 5 modules notamment sur les droits culturels, les diverses perspectives de l'art et la culture dans l'éducation, les étapes de la planification et gestion d'un projet de plaidoyer et l'élaboration d'un plan d'action pour 2021 - 2025 avec comme intervenants les professeurs Clémentine Faik-Nzuji et Damien Pwono.

« L'atelier a fourni aux participants quelques conseils pratiques pour défendre les droits culturels et promouvoir l'art et la culture dans le secteur éducatif. Il leur a offert l'opportunité de constituer une équipe de base pour la révision de l'état des lieux de l'art et de la culture dans ce secteur et développer les voies et moyens de mutualiser leurs efforts pour les actions futures », a déclaré lundi 21 juin 2021 devant la presse, Elfia Elese, responsable du département de justice économique et sociale.

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En ce temps particulier où toutes les forces vives se coalisent pour lutter contre les effets néfastes de la pandémie de la covid-19, a-t-elle indiqué, il est important de souligner que pour la société ouverte, la mise en œuvre de ce projet est toujours d'actualité.

« En fait, la crise covid-19 n'a fait que souligner les inégalités qui existent dans l'accès à une éducation de qualité, et en particulier pour les enfants marginalisés, et l'envie de mettre le gouvernement au défi de concevoir et d'investir dans un système éducatif transformé qui résiste aux situations d'urgence comme la covid-19 et d'autres. Par conséquent, nous utilisons l'intégration de l'art et de la culture dans le système éducatif comme point d'entrée pour plaidoyer auprès du gouvernement congolais, afin que celui-ci puisse concevoir et investir dans un système éducatif transformé qui résiste aux situations d'urgence comme celle de cette pandémie », espère Elfia Elese.

Elle affirme que ces assises contribueront à atteindre l'objectif poursuivi celui d'intégrer l'art et la culture dans le système éducatif congolais.

« Pour notre part, sachez que OSISA, et plus particulièrement le département de justice économique et social que j'ai l'honneur et le privilège de diriger, sommes confiants que les capacités et la volonté d'y arriver existent. Et nous sommes confiants que la tenue des présentes assises contribuera efficacement à l'atteinte des objectifs que nous nous sommes assignés », a-t-elle conclu.

Se basant sur ses recherches et ses expériences, Professeur, Clémentine Faik-Nzuji a laissé entendre que les enfants qui apprennent leur propre culture, développent mieux leur intelligence, leur capacité d'observation et leur manière d'apprendre. Elle estime que ce n'est pas le cas pour ceux qui apprennent d'autres cultures.

« Au cours de mes recherches, de mon expérience, j'ai constaté que des enfants qui étudient dans leur langue maternelle, des enfants qui partent de leur propre culture, développent mieux leur intelligence, leur capacité d'observation et leur manière d'apprendre. À côté de ça, il y a aussi leur manière d'être qui doit être importante grâce au fait qu'ils partent de leur propre vision du monde. En cela, j'ai constaté beaucoup de problèmes aux enfants d'Afrique apprendre dans une langue étrangère leur demandait un double effort. D'abord maîtriser la langue de communication scolaire et puis traduire les enfants d'Afrique passent leur temps à traduire ce qu'ils doivent apprendre donc le fait qu'ils passent par deux étapes retardent leurs capacités d'apprendre et aussi leur maîtrise de leur propre environnement. Quand on part des éléments d'une langue étrangère expliquée dans une langue étrangère et qui arrive dans notre propre culture, on a pas toujours la possibilité de faire la transition facilement », a-t-elle souligné.

Ce rendez-vous culturel et éducationnel a été organisé par la Fondation OSISA à travers son axe programmatique de la justice économique et sociale. OSISA est une institution engagée à promouvoir la démocratie, la protection des droits de l'homme et le renforcement de la bonne gouvernance dans la sous-région d'Afrique australe. Elle a pour vision la promotion et le soutien des idéaux, des valeurs, des institutions ainsi que les pratiques d'une société ouverte, dans le but d'établir des démocraties vibrantes et tolérantes en Afrique Subsaharienne.

Clément MUAMBA