Kinshasa : clôture de la deuxième édition du festival “Kinshasa Mboka Ya Masano”, axée sur l'identité vestimentaire en RDC

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La deuxième édition de l'un de plus grand festival de la mode de Kinshasa, dénommé “Kinshasa Moka Ya Masano”, dans sa version grand show, s'est clôturée samedi 8 mai au Musée National de la RDC après deux jours d'exposition, de panel, de musique et de fashion show. Organisé par l'entreprise Lydia Design et la fondation Young Molato, le festival se questionnait sur l'identité vestimentaire en RDC, un mythe ou une réalité.

Lydia Nsambayi, créatrice de mode et initiatrice de l'événement, affirme que cette identité vestimentaire existe mais il faut la chercher.

« Nous avons essayé de cogiter autour de plusieurs thèmes de manière à aboutir aux vêtements que vous avez vus de la part de chaque styliste. Nous avons compris qu'il y a une identité vestimentaire mais il faut aller la chercher du côté textile. Il faut s'en imprégner et le revisiter à la mode d'aujourd'hui pour encrer cette identité. Il faut que les marques soient fortes pour que la mode soit forte. Nous avons représenté valablement les couleurs du pays. Il y a eu des stylistes du tonnerre, des modèles, en tant que mannequins, du tonnerre et nous avons fait vibrer le musée et Kinshasa au rythme de la mode », a-t-elle affirmé.

David Mpiana, Project manager de la deuxième édition du festival, dit que l'identité vestimentaire congolaise devrait être mise au grand jour par les influenceurs.

« On a une identité vestimentaire, sauf qu'il faudrait la valoriser, la mettre au grand jour. Non seulement ça, il faut essayer de communiquer dessus, toucher les personnes adéquates pour vendre cette identité. Je vois là des cinéastes, des artistes musiciens, des politiciens, ce sont des personnes qui peuvent vendre l'identité vestimentaire. Les stylistes nous ont montré qu'ils sont capables de créer, d'innover, alors je propose aux influenceurs d'être souvent en made in Congo pour vendre l'identité vestimentaire congolaise », a-t-il dit.

Pendant deux jours, le festival a connu des expositions, différentes prestations d'artistes dont les musiciens, les humoristes, les sapeurs et performeurs. Dans la soirée, des fashion show (défilés de mode) d'une dizaine de modélistes ont eu lieu tout au long de l'évènement qui est parrainé par la conseillère spéciale du Chef de l'État en matière de la jeunesse et violences faites à la femme, Chantal Mulop.

Des panels de réflexion sur l'industrie de la mode en RDC ont été tenus tôt dans la journée pendant les deux jours avec des artistes musicien et styliste, des professionnels sur les questions de droit d'auteur, les délégués de l'OPEC et de l'ECOBANK. Vendredi, le panel a tourné sur l'identité et marque vestimentaire en RDC alors que samedi, la réflexion était centrée sur le droit d'auteur et propriété intellectuelle de la marque vestimentaire en RDC.

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Une formation en stylisme de mode et entrepreneuriat a été organisée du 12 au 17 avril, à l'immeuble administratif du gouvernement, pour un échantillon d'artistes devant prendre part à ce festival. Ces artistes qui ont vu leurs capacités renforcées dans le but d'être des jeunes, à la fois artistes et entrepreneurs ont dû produire des modèles de vêtements pour concourir et essayer de remporter le prix de la deuxième édition de Kinshasa Mboka Ya Masano.

Le concours, qui a mis au prise 7 artistes modélistes, a été remporté par le styliste Arthur Ikole, qui a fait un premier modèle de vêtement qui montre l'Afrique toute noire avec des étoiles qu'il interprète comme lueur d'espoir, et un deuxième qui montre la RDC avec toutes ses richesses mais où il y a pleures et malheurs. Le vêtement de couleur dorée comporte une image d'un enfant triste par le dos. Arthur Ikole est dans le secteur de la mode depuis une dizaine d'années ; aimant la mode, il poursuit ses études à l'Institut Supérieur des Arts et Métiers (ISAM). Il est également coordonnateur du collectif Kesho qui mobilise tous les artistes capables de défendre le pays, pour soulever les problèmes qui gangrènent afin de trouver des solutions d'ensemble.

Emmanuel Kuzamba