Manifestations contre les tueries : « On ne peut pas demander aux gens qu'on est en train de tuer comme des bêtes de se taire » (CENCO)

Abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO/Ph ACTUALITE.CD

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) dit soutenir la mobilisation des congolais qui manifestent à Beni, Butembo, Goma et dans plusieurs agglomérations du Nord-Kivu pour protester contre les tueries persistantes des civils et exiger le retour de la paix.

Le secrétaire général de la CENCO, abbé Donatien Nshole indique cependant, ces manifestations doivent demeurer pacifiques.

« On ne peut pas demander aux gens qu'on est en train de tuer comme des bêtes de se taire et ne rien faire, c'est leur droit de réclamer la sécurité, c'est leur droit de réclamer la liberté mais nous voulons simplement que cela soit fait dans le respect de la loi, dans la paix, pas dans la violence. On ne répond pas à la violence par la violence, mais qu'ils se mettent debout, qu'ils se soulèvent, qu'ils manifestent pacifiquement contre cet état de chose qui fait la honte de ce pays. Ça nous ne pouvons qu'encourager car c'est leur point de vue », a-t-il dit ce jeudi lors de la présentation du rapport de la mission des évêques sur la situation sécuritaire dans l'est de la RDC.

S'agissant des manifestations pour exiger le départ de la Monusco, abbé Nshole répond : « le plus important ici, c'est de considérer que ceux qui se prononcent de cette façon-là, ce sont des gens désespérés. Dans pareille situation, on peut facilement réagir dans l'un ou l'autre sens ».

Et de conclure : « Comme Eglise, nous ne pouvons que exhorter la Monusco à donner le meilleur d’elle-même pour aider le pays à sortir de cette situation, c'est cette recommandation là que nous pouvons faire ».

Depuis le début de la semaine, les activités sont paralysées notamment à Beni et Butembo. A l’appel des mouvements citoyens et des différentes associations, des manifestations sont organisées pour exiger le départ de la Monusco accusée de passivité face aux massacres à grande échelle depuis plus de six ans à Beni et actuellement dans le territoire d’Irumu (Ituri).

Ivan Kasongo