Kinshasa : Gentiny Ngobila a honoré les 38 ans de disparition de Grand Kallé

Gentiny Ngobila, Gouverneur de Kinshasa

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka a honoré la mémoire de l’artiste musicien congolais, Joseph Kabasele alias Kallé Jeef «Grand Kallé», ce jeudi 11 février, jour marquant le 38ème anniversaire de son décès survenu en 1983 à Kinshasa. Le numéro un de la ville a déposé sa gerbe de fleurs sur la tombe de l’artiste musicien au cimetière de la Gombe.

‘‘C'est un homme immense, il est le premier à avoir créé un orchestre ou groupe moderne avec des instruments qui jouent. C’est lui aussi qui a fait orienter la musique congolaise vers le rythme cubain. A l’époque, on voyait le Grand Kallé chanter avec sa voix langoureuse, et surtout dramatique, utilisant ainsi un ton assez grave. Ce genre des musiciens on ne le retrouve plus. Le genre de musiciens qu’on appelle le chanteur à coffret, c’est un chanteur qui pouvait électriser le public rien que par sa voix sans bouger un seul doigt de sa main. Il reste le père fondateur de notre musique moderne’’, a déclaré Gentiny Ngobila.

Le premier citoyen de Kinshasa a retracé avec détails le parcours musical de l’artiste et a également lancé un message à la nouvelle génération de la musique congolaise, de suivre les traces de Kallé qui a fait enregistrer d’autres musiciens à l’instar de Franco Luambo et tant d’autres qui n’étaient pas de son groupe. Il a demandé aux grands comme Koffi, Werrason ou encore JB Mpiana de collaborer entre eux comme l’a fait le Grand Kallé.

La cérémonie a eu lieu en présence des artistes musiciens et comédiens, quelques membres de l’exécutif provincial ainsi que ceux de la famille biologique de Kallé. Sur demande de la dite famille biologique du feu Kabasele, on pourrait étudier la possibilité d’exhumer les restes du corps de l’artiste musicien du cimetière de la Gombe, qui est devenu étroit, pour la Nécropole entre terre et ciel, où reposent d'autres grands musiciens du pays.

Grand Kallé fut un artiste chanteur de talent, créateur de l’orchestre ‘‘African jazz’’, il est considéré comme le précurseur de la musique congolaise moderne. Il a formé de grands musiciens qui ont fait la pluie et le beau temps. Baignant dans ses débuts musicaux dans le style latino – américain ou afro cubain, ce héros de la chanson congolaise aura laissé ses empreintes indélébiles de génération en génération, avec des chansons comme ‘‘Parafifi’’, ‘‘Kallé – Kato’’, ‘‘Sophie mabanzo’’, ‘‘Gauche droite débordement’’ ou encore ‘‘Laura Fatou’’. Il est également auteur de ‘‘Indépendance cha cha’’, chanson considérée comme l’hymne des indépendances africaines en 1960, qui a donné une sélection éclectique de la chanson congolaise du 20ème siècle. Il est le premier éditeur congolais en 1960, avec les éditions ‘‘Surboom African Jazz’’. Il a tiré sa révérence à Kinshasa le 11 février 1983.

Emmanuel Kuzamba