Yango II, biennale de Kinshasa: « Il est important de montrer à quel point ce qui se passe en RDC vaut pour le monde et a une dimension planétaire » (Nadia Yala Kisukidi)

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Les premiers ateliers de la Biennale Yango II se poursuivent à Kinshasa du 4 au 6 février. A travers un questionnement sur les multiples transformations de l’art contemporain dans le contexte congolais, cette biennale se construit autour de trois mouvements : deux sessions d’ateliers, en février et en juin 2020, le mois de la biennale en janvier-février 2021. A noter que la première édition fut pensée et initiée en 2014 par l’artiste Kiripi Katembo. La philosophe Nadia Yala Kisukidi, commissaire de cette biennale s’est confié à ACTUALITE.CD

Quels sont les enjeux de cette biennale ?

« Un des enjeux pour nous est de penser la ville de Kinshasa avec les artistes. Et de créer des espaces de respiration, pour libérer la créativité et construire une immense fabrique de l'imaginaire. Ce geste est extrêmement important au regard de notre attachement à la RDC. Il est important de montrer à quel point ce qui se passe en RDC vaut pour le monde et a une dimension planétaire ».

On a suivi votre conversation ce mardi avec Achille Mbembe, comment la RDC peut-elle s’inscrire dans ce processus de réenchantement de l’Afrique?

Réenchantement l'Afrique à partir de la RDC, comme l'a dit Achille Mbembe, vaut son pesant d'or. Il me semble en fait que le peuple congolais y compris sa diaspora est marqué par l'histoire de la violence. Cette systématique du meurtre, de la destruction des vies. Et continuer à apporter des paroles de vie, c'est une grande leçon offerte au monde. Parce que ce meurtre que vit le Congo, d'autres peuples du monde les vivent aussi. Mais la manière que les congolais y répondent est une immense leçon qui doit résonner sur la planète toute entière.

Et Yango dans tout ça?

Quand on écoute les artistes congolais, il y a certainement pas un désir de produire des paroles qui accablent, des oeuvres qui tirent les gens à se contenter vers l'effondrement. C'est dans ce refus de se contenter de l'effondrement, de la mort, que Yango est la force de l'art, de la culture, de nos chercheurs... Quel que soit le retard Yango peut-être une véritable ressources des puissances. J'aime ce pays, mon père est congolais. Mon attachement au Congo est porté par la réalité et la force d'un désir du changement de ce pays ».

Quelles sont vos grandes espérances pour cette biennale? 

Ma première satisfaction est que les artistes soient heureux. Ensuite, que les habitants de Kinshasa trouvent des ressources dans l’art pour envisager différemment leur vie.

Vous pouvez suivre l’intégralité de l’interview ici.

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