Atelier de l'OIF sur la langue française : " Nous assistons aujourd'hui à la revanche des langues africaines sur le français " (Jean Martial Kouamé)

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L'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a organisé, ce vendredi 13 décembre, à Kinshasa, une table ronde axée sur les variétés de la langue française dans le contexte des pays Africains. Cette activité avait comme thème : "la langue française dans le monde et ses variétés dans le contexte des pays de l'Afrique francophone : enjeux de la diversité linguistique, du pluralisme et de politiques linguistiques éducatives inclusives". Des professeurs, linguistes, chercheurs et étudiants congolais ainsi que d'autres pays africains ont répondu présents à cette activité. 

Nombreux parmi eux ont reconnu le conflit qui existe entre la langue française et des langues africaines. Pour éviter cette prédominance de la langue française sur les langues africaines, Jean Martial Kouamé, professeur en sciences du langage à l'université Houphouët-Boigny d'Abidjan, propose une piste.

" Il faut rendre les langues africaines co-officielles. Pour ce faire, les gouvernements africains doivent donner des moyens aux chercheurs pour décrire ces langues, créer des orthographes, instrumentaliser nos langues pour que celles-ci interviennent aux mêmes endroits que les langues européennes. Nous assistons aujourd'hui à la revanche des langues africaines sur le français. Cela, puisque nos langues africaines n'ont plus droit de citer, elles ont développé d'autres stratégies pour survivre. Elles se sont camouflées dans le français. Dans toute l'étendue de l'Afrique, on pense parler français mais au contraire se sont plutôt nos langues qui ont été chassées d'usage et qui ont trouvé d'autres façons de refaire surface en utilisant des mots français ", a déclaré Jean Martial Kouamé à ACTUALITE.CD

Pour sa part, Francine Quemener sollicite l'implication des Etats francophones à prendre en compte les idées dégagées par tous ces experts. 

" Il a fallu que les chercheurs, enseignants se réunissent pour parler des réalités des langues nationales et du français. Il y a eu des propositions qui ont été dégagées. Il appartient aux pays de les prendre en compte et de prioriser ce qui est important en terme d'actions", explique Francine Quemener, spécialiste de programme à la direction "Langue française, culture et diversité " au sein de l'OIF.

Jordan Mayenikini