RDC : 1250 miliciens se sont rendus à la Monusco depuis fin 2018 au Tanganyika

Ph. ACTAULITE.CD

1250 miliciens impliqués dans le conflit qui oppose les communautés Luba et Twa, dans la province du Tanganyika, ont rendu les armes à la MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en RD Congo), depuis novembre 2018.

La mission de l'ONU dénombre au total, 25 AK 47, 2 machines de feu automatique, 1 223 flèches, 1 grenade et plusieurs autres munitions saisies par le contingent indonésien qui mène les opérations militaires dans le cadre de la protection des civils et des institutions étatiques dans cette partie du pays. Les démobilisés sont cantonnés dans plusieurs villages de 6 territoires de la province de Tanganyika notamment au village Musenge, situé à 29 km du centre-ville de Kalemie.

À Musenge, le contingent indonésien en coopération avec le bureau des affaires civiles de la Monusco mène les activités civilo-militaires de coordination (CMIC). Il s'agit d'apprentissage d'exploitation de produits locaux, de prise en charge médicale, des patrouilles, d'échange des cultures entre la population locale et le contingent indonésien par la danse, les chansons et les jeux concours pour les enfants. La Monusco coopère avec le Comité diocésain Justice et Paix (CDJP) qui apporte des vivres et assure l'encadrement psychologique des anciens combattants par des séminaires.

Contexte

Le conflit interethnique qui oppose l'ethnie Luba (Bantou) à celle des Pygmées, issue de la tribu de Twa, s'est déclenché, depuis 2012, à Luela, dans le territoire de Manono (Tanganyika). A l'origine, les Pygmées minoritaires voudraient faire valoir leurs droits et résister face aux Lubas qu'ils considère comme leur oppresseurs.

Selon plusieurs témoignages recueillis par ACTUALITE.CD, ce n'est qu'en 2016 qu'il y a eu l'embrasement. Le conflit  s'est étendu dans toute la province du Tanganyika en impliquant toute la communauté Bantou face à la communauté Twa. Plus de 150 personnes ont été tuées et des milliers d'autres personnes se sont déplacées au cours de ces violences avant qu'un accord de paix ne soit signé en 2017 sous la facilitation des autorités congolaises. Malgré cet accord, les deux communautés ont repris les violences à l'approche des élections générales de décembre 2018. C'est dans ce cadre que la Monusco a déployé 850 soldats indonésiens pour stabiliser cette partie sud-est de la RDC.

Auguy Mudiayi, depuis Kalemie.