Échange sur l’entrepreneuriat culturel avec les étudiants de l’Université Libre de Kinshasa dans la cadre de la biennale Yango

Enceinte de l'ULK
Enceinte de l'ULK

Un échange entre artistes et étudiants  de l’Université Libre de Kinshasa (ULK) centré sur l’entrepreneuriat culturel, s’est tenu ce mercredi 27 juillet au sein de cet établissement. Cela dans le cadre de la biennale Yango qui se tient à Kinshasa jusqu’au milieu du mois d’août. Il s’en est suivi une exposition des œuvres de 5 artistes dans la cour.

Les intervenants, Jean Kamba, chercheur en art ; Isaac Shaani et Steve Bandoma, artistes peintres, ont présenté les opportunités qui se présentent aux actuels étudiants qu’ils entendent futurs entrepreneurs, dans le secteur culturel. Pour un pays comme la RDC où les emplois ne sont pas créés à la hauteur de ceux qui finissent les études chaque année, l’entrepreneuriat reste le meilleur choix.

« Nous avons hérité d’un système colonialiste éducatif très pauvre où il fallait décrocher une bourse. Aller étudier ailleurs et revenir servir l’Etat », a déploré Steve Bandoma.

Il a également partagé son expérience d’une dizaine d’années d’entrepreneuriat entre la RDC et l’Afrique du Sud. Ayant une formation en multimédiation de l’art contemporain, il est notamment revenu sur l’importance de nouvelles technologies avec lesquelles il faut absolument compter actuellement.  

« Aujourd’hui, l’économie de la culture fait booster beaucoup d’économies du monde. Mais chez nous, c’est dans les oubliettes. Il est important de vulgariser l’art, le faire quitter le cadre muséal et rejoindre la rue, le cadre universitaire comme celui d’aujourd’hui », a ajouté Steve Bandoma.

Ramener l’art dans les milieux presqu’inhabituel, c’est ce que fait la biennale Yango à Kinshasa en cette deuxième édition. Les œuvres de cinq (5) artistes sont exposées dans la cour de l’ULK pour quelques jours. Celles de Steve Bandoma, Do Nsoseme, Dolet Malalu, Arsène Mpiana et Géraldine Tobe.

Steve Bandoma expose 3 de ses tableaux de la série costume dans laquelle il représente les noirs, les africains, qui, pour s’affirmer dans la société sont obligés de porter les costumes des autres.

Dans une de ses œuvres, il se représente lui-même avec le drapeau de la SADC, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de l’ONU. Il l’a dénommé “Chute libre”. Avec les deux autres tableaux, créés en 2021, il veut parler de l’impérialisme occidental sur l’Afrique, le pillage systématique du patrimoine culturel et l’excès de pouvoir.

« L’Afrique subit, elle paie le prix alors que nous sommes censés se regarder droit dans les yeux pour construire un avenir meilleur. Nous devons faire table rase d’un passé colonial très pesant », a-t-il soutenu.

La biennale Yango se tient à Kinshasa depuis le 13 juillet. Elle va jusqu’au 14 août. Avec pour thème “Toko zela lobi te” (nous n’attendrons pas demain, en français), il se tient exposition itinérante, performance dans les rues, échange et bien d’autres activités, dans différents lieux à travers la ville.

Emmanuel Kuzamba