Un tableau de MKadima offert par Félix Tshisekedi à Angela Merkel: une consécration que le jeune artiste prend avec humilité - entretien 

Angela Merkel vue par M. Kadima
Angela Merkel vue par M. Kadima

C’était l’image « culture » de la semaine en RDC: Félix Tshisekedi, Angela Merkel et une toile made in Congo à Berlin. Ce tableau a été réalisé par l’artiste Moyengo Kadima et il a été remis comme cadeau par le président de la RDC et président en exercice de l’Union africaine à celle qui a été désignée à quatorze reprises femme la plus puissante du monde par Forbes.

« Cette année 2021 est placée par l'Union Africaine sous le thème Art, culture et patrimoine. Pour moi, c’était important que cela transparaisse dans l’œuvre: Pas un simple cadeau, mais une signature congolaise, une marque africaine. C’est un mélange, un va-et-vient entre l’art moderne et l’art traditionnel », a dit l’artiste à ACTUALITE.CD

Pour Moyengo Kadima, il fallait plus que la simple trace d’un pinceau sur la toile. Il fallait une symbolique marquante : « Pour moi, une œuvre d’art, c’est comme une belle mangue mure. Avant de la manger, on salive d’abord. Il y’a plusieurs choses que l’œuvre suscite auprès du public et c’est la partie la plus importante pour moi. J’ai tenté d’être dans la peau du président de la République. Je sais que Madame Merkel a l’habitude de voir des tableaux. J’ai tenté quelque chose de particulier. J’ai ajouté l’alphabet Kuba. Il y a aussi des motifs Kuba. J’ai également assombri aussi le teint de la chancelière. Le tableau vient de notre continent et l’Afrique est le berceau de l’humanité. Tout le monde d’ici, elle aussi ». 

L’homme n’est pas un inconnu. En RDC, ses œuvres connaissant de grands succès dans plusieurs expositions, mais ce tableau a une signification particulière: « Pour moi, cela représente beaucoup. C’est une consécration. Certes, je ne suis pas encore arrivé, mais cela montre qu’il y’a du potentiel pour aller plus loi. C’est vrai que beaucoup de gens sont focalisés sur la chancelière. C’est énorme, c’est un pas. Ce qui me marque moi, c’est que je vois d’où je viens. Tracer un chemin, être remarqué par le président, attirer son attention, c’est incroyable pour moi et pour notre jeunesse ». 

L’autre raison de sa satisfaction, c’est le fait qu’il n’a pas été disqualifié à cause de son âge ou de sa jeune carrière: « Nous ne sommes plus validés que par rapport à notre âge, mais par rapport à ce que nous valons. C’est important et cela nous pousse à travailler davantage». 

Le nouveau Moyengo Kadima veut explorer également d’autres techniques, loin du digital painting, univers artistique avec lequel il a connu un grand succès. Aujourd’hui, ses nouveaux projets se tournent vers la peinture à l’huile sur plusieurs supports (toile ou bois): « Auparavant, j’étais beaucoup sur la peinture numérique, mais là je vais aller plus avec la peinture à l’huile. Je suis sur un projet qui veut mettre la lumière sur des savants et des génies noirs qui ont marqué l’histoire ».

Artiste aux multiples talents, chanteur, publiciste, graphiste, Moyengo Kadima est aussi généreux. « Nos ateliers sont dans la phase terminale. C’est un centre de formation pour certains jeunes qui n’ont pas les moyens d’aller dans de grandes académies. L’idée est de bâtir une belle école pour ces artistes qui vont représenter fièrement le Congo ».