Rencontre littéraire : « Parole de Maître » avec l’immense Philippe Masegabio

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Photo d'illustration/ACTUALITE.CD

La rencontre littéraire dénommée « Parole de maître », un concept de Ecrivains du Congo Asbl, a réuni ce dimanche 22 août, les passionnés de la littérature autour du professeur, écrivain et critique littéraire, Philippe Nzanzu Masegabio qui compte plus de 50 ans de carrière littéraire. Il s’est entretenu, au centre culturel Aw’art, avec les écrivains et aspirants, majoritairement jeunes, sur la littérature, ses conditions, ses formes ou encore son avenir en RDC.

Philippe Mosegabio a souligné le côté insatiable de l’homme qui a besoin de s’exprimer librement, de montrer le monde dans la vision qu’il porte. Et pour qu’il fasse de la littérature, l’aspect belles lettres ne devait pas manquer. Il a différencié la littérature de tout texte, tout livre ou page du journal et que tout auteur n’est pas écrivain. Pour lui, l’écrivain n’écrit pas pour la société mais celle-ci se retrouve toujours.

Le professeur Philippe Masegabio dit encourager l’élan entre la jeune génération et les anciennes.

« J’attends d’eux, que l’élan qui a commencé, qu’ils ont initié sur le partage entre les aînés et les jeunes, que ça soit quelque chose qui se concrétise assez rapidement pour éviter qu’il y ait cassure au niveau de la créativité des œuvres littéraires de notre pays. J’attends qu’il puisse se rendre compte que ce qui a été fait dans le passé n’était pas bien fait et que eux sont en mesure de mieux faire que ce que nous n’avons pu faire, c’est à leur tour de prendre la relève », a-t-il dit.

Pour ce qui est de la poésie, Professeur Mosegabio indique qu’elle est le résultat d’une création et pas simplement un assemblage de mots. Elle doit répondre à des exigences comme la sonorité, une exigence lexicale qui ramène à un langage différent appelé idiolecte. D’autres exigences requises sont celles de la syntaxe, exigences grammaticales et sémantiques.

Tata N’longi Biatitudes, président de Écrivains du Congo Asbl, affirme que le lien entre les générations est un problème récurrent dans la société congolaise.

« C’était une belle occasion de partage mais surtout d’apprendre de quelqu’un qui a la science, l’expérience, la pratique, la passion, et donc on a beaucoup appris aujourd’hui, je pense que c’est une expérience magnifique. Elle va dans le sens d’assurer le lien entre les générations dans le monde de la littérature. Mais, c’est un problème qui existe pratiquement dans tous les secteurs du pays, il n’y a pas toujours ce passage de relais entre les générations, nous nous tenons à ce qui est ce passage, et des occasions comme ça, on va les rénover », promet-il.

Phillipe Mosegabio a occupé plusieurs fonctions politiques comme ministre et vice-ministre de la culture, ministre et vice-mini de l’enseignement secondaire, ministre de la communication et médias ou encore député national. Dans sa carrière politique, il a notamment demandé l’installation du ministère de la culture au palais du peuple, ce qui n’a pas abouti. Le fréquence des rencontres avec les aînés n’est pas encore définie, cette première rencontre était expérimentale. Les aînés seront invités pour faire bénéficier aux jeunes du plus possible d’eux, tout en gardant le caractère exceptionnel de l’organisation.

Emmanuel Kuzamba