Chronique littéraire du Prof Yoka: « KIN- KIESSE   contre  KIN-COVID »

Manifestation des tenanciers de bars
Manifestation des tenanciers de bars, discothèques et boites de nuit/Ph. ACTUALITE.CD

Hourrah ! Il ne manquait plus qu’un feu d’artifice pour célébrer en apothéose l’allègement du confinement contre Covid. Le communiqué officiel a parlé de « confinement allégé », les   ambianceurs eux, ont compris   « confiniment  fini » par rapport  aux mesures    sanitaires ;   et   fini le couvre-feu !  Peut-être même, fini le  Covid !  Kin-Kiesse !

Preuve : dès l’annonce de l’ « allègement », les   cuiteurs   ont pris d’assaut toutes les terrasses de nos quartiers d’en - bas. Ah !  Quelles scènes pittoresques : on se serait cru après une victoire de notre équipe nationale de foot, rare moment d’allégresse vraiment « nationale »… On voyait les ambianceurs déjà « encuités » avant l’heure, allant jusqu’aux portes  des églises-de-réveil  provoquer les pasteurs en semi-méditation. On rencontrait des « londoniiennes », filles de joie   sans foi ni loi, projeter   leurs pagnes  en l’air  en signe de délire et sans doute de provocation gratuite face à la police des mœurs ; on surprenait les motos-taxis « wewas » pirouetter et slalomer en plein boulevard  commepour narguer la « police-de-roulage ».   Kin Kiesse !..

… Puis, le comble : les ambianceurs   et   les cuiteursde notre nganda-bar, en rangs serrés, et en cadence-ndombolo, ont  marché jusqu’à   l’entrée   de   notre ministère d’Etat  des Questions   Statistiques et Tactiques. Des marcheurs titubant  et  qui  faisaient  pression pour rencontrer le ministre d’Etat ; et pour, parait-il, le remercier de la « fin » du Covid…  Notre ministre d’Etat a fini par obtempérer à la volonté populaire. Et en bon politicien « populiste », tout en  nuançant   le terme de   « fin-Covid », il s’est mis  aussi  en rang   et a accompagné de bon cœur, à piedet   en cadence-ndombolo, la foule des cuiteurs  en délire. Terminus : nganda-bar ! Et là, de soûlerie en soûlerie, de tournée en tournée gratuite, le   nganda-bar (avec le ministre d’Etat au centre), s’est  transformé en carnaval de tapage et d’ivresse. Au point de transgresser       l’heure-butoir du couvre-feu.   Kin Kiesse !

Epilogue de l’histoire : des masses de soûlards   se sont retrouvées   en infraction au commissariat. Les soûlards n’ont eu  droit à leur  relaxe que grâce à la présence du ministre d’Etat, certes en piteux état, mais identifié   par le commissaire en poste comme un   V I P ( Victime   Involontaire mais  Populaire)

(YOKA  Lye)

18-08-2021