Réforme électorales:"si Kalamba de l'Udps à l'opposition était rapporteur, c'est de bon aloi que nous puissions prendre ce poste là", réclame le FCC Didi Manara

Photo ACTUALITE.CD

Le Front Commun pour le Congo accuse la nouvelle majorité parlementaire de vouloir leur priver le poste de rapporteur au sein de la commission électorale nationale indépendante. Dans une déclaration faite vendredi 28 mai 2021 au Palais du Peuple en marge de l'examen du rapport de la commission PAJ relatif à la réforme de la commission électorale nationale indépendante, le député national PPRD Didi Manara estime que cette question doit être réglée par consensus et non par vote.

"Le poste qui divise aujourd'hui la majorité et l'opposition c'est le poste de Rapporteur, il vous souviendra par exemple le mandat passé, c'est Monsieur Jean-Pierre Kalamba qui était le rapporteur, il était de quelle famille politique ?, Il était de l'opposition, c'est ce que nous réclamons, ce sont des droits acquis, si Kalamba de l'Udps de l'opposition et il était rapporteur c'est de bonne aloi que nous puissions prendre ce poste là. Nous leurs avons dit que nous pouvons évoluer, il faudra absolument pas que ça passe à la vote parce qu'aujourd'hui ils ont une majorité mécanique et s'ils font le forcing, je crois qu'ils vont tirer toutes les conséquences" a dénoncé devant la presse Didi Manara, Président du groupe parlementaire PPRD encore fidèle à Joseph Kabila Kabange.

Il exhorte la nouvelle majorité à tirer les leçons avec la situation de Ronsard Malonda qui avait causé des morts, à défaut, a-t-il prévenu, la majorité sera responsable de toutes les conséquences.

"Cette loi avec le problème de Ronsard Malonda, il y a eu le sang qui a coulé dans ce pays, est-ce c'est ce que les gens veulent encore ? Le sang a coulé par rapport à Ronsard Malonda alors que ce sont les églises elles-mêmes catholiques et réveil qui se sont réunies et ils ont mené ce processus de désignation du Président de la Ceni du début à la fin mais ils ont dit que c'est le FCC qui a fait travail. Je crois que si cette loi n'est pas consensuelle, ils sont en train de mettre le lit des contestations et nous nous n'allons pas accepté ou approuvé cela s'il n'y a pas consensus. Cet article 24 bis ne doit pas être traité en plénière, elle doit être traitée par consensus et si ce consensus n'est pas trouvé je crois que c'est la majorité qui va tirer toutes les conséquences" a prévenu Didi Manara.

Il accuse le bureau de l'Assemblée nationale de ne pas jouer franc jeu face à cette question.

"C'est une loi très importante, en pleine discussion avec des innovations apportées par notre ancien collègue Christophe Lutundula. La loi a été examinée par la commission PAJ, nous avons presque tous voté à l'unanimité tous les amendements de la commission PAJ mais il y a un problème, vous savez que cette loi, elle est éminemment politique et par conséquent elle doit être consensuelle, partout au monde la loi de la Ceni est une loi qui requiert le consensus de tous, de toutes les forces vives, les forces politiques, les forces de la société civile et nous sommes en discussion avec nos partenaires de la nouvelle majorité, cette nouvelle majorité mécanique qui a été acquise selon les manières que vous connaissez vous même et les discussions avancent, vous avez vous même suivi la lecture du rapport, il a été clairement dit que l'article 24 bis est suspendue parce-que le consensus doit être préalablement trouvé mais nous remarquons avec grande consternation que le Président de l'Assemblée nationale a laissé la discussion, je vois un collègue qui est passé et a parlé sur cet article 24 bis mais je me demande où est ce qu'on va?"s'est-il interrogé.

L’Assemblée nationale a approuvé vendredi 28 mai 2021 le rapport de la Commission politique, administrative et juridique (PAJ) relatif à l’examen de la proposition de loi organique modifiant et complétant la loi organique n°10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, telle que modifiée et complétée par la loi organique n°13/012 du 19 avril 2013 initiée par Christophe Lutundula devenu membre du gouvernement central. Le bureau de la chambre basse du Parlement a accordé à la commission PAJ 48 heures pour apporter des amendements formulés par les députés.

 Berith Yakitenge