L’économiste Al Kitenge publie un livre intitulé « Sine qua Non » pour renforcer la lutte contre la corruption en RDC

Cérémonie de baptême du livre "Sine qua Non"/Ph ACTUALITE.CD

La librairie congolaise a accueilli vendredi 02 avril 2021 un nouvel ouvrage intitulé « Sine qua Non » écrit par l’économiste Armand Lambert Kitenge. L’ouvrage relève comment la société congolaise dans différents secteurs est rongée par la corruption. Le livre a été baptisé par l'abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

En effet, l'auteur de l'ouvrage a proposé des pistes pour déraciner la corruption qui mine la société congolaise. Al Kitenge estime qu'il faut faire la guerre contre ce fléau de manière participative où chaque acteur ou citoyen devra jouer son rôle. Pour lui, différents outils mis en place depuis la colonisation ont montré des limites pour éradiquer la corruption. Il estime qu'il faut changer des paradigmes.

« Comment expliquerez-vous que les entreprises mixtes que nous avons ne font jamais de bénéfices ? Comment expliquerez-vous que les entreprises privées ont toutes des doubles comptabilités ? Comment expliquerez-vous que la dette intérieure ne soit pas payée ? Comment expliquerez-vous que nous sommes un pays avec un taux d’analphabétisation de 70% ? Comment expliquerez-vous qu'on a 54 entreprises publiques en faillite, les marchés publics demeurent incontrôlés, plus de 15 milliards USD s’évaporent chaque année », s’est préoccupé Al Kitenge, l'auteur de l'ouvrage.

Il a insisté sur le fait qu'il faut annuler tous les ralentisseurs de performances qui empêchent l'État dans le sens de la mise en œuvre des projets porteurs de croissance mais aussi rétablir la confiance entre les dirigeants et la population, victime des traces de corruption des dirigeants.

L'auteur estime aussi qu'il faudra moderniser l'administration, car l’Etat congolais a depuis des lustres un caractère archaïque. Cela passe d’après lui, par des innovations sociales, l’intensification du recours aux technologies. Il suggère que l'État alloue 2% de son budget national aux innovations technologiques. Mais aussi, les textes des lois, statistiques, les productions nationales des ressources doivent être connus du grand public et que les évaluations des services soient faites par voie électronique. De cette façon, note l'auteur dans son ouvrage, les citoyens se surveilleront entre eux, mais aussi les gestionnaires de la chose publique à tous les niveaux et les recettes du pays vont augmenter.

M. Kitenge pense que les innovations technologiques et leurs bénéfices contribueront à la baisse de la corruption dans les administrations publiques, par le biais de la digitalisation, dans le renforcement de la transparence entre les l'administration et la population, par la sécurisation et l’authentification des procédures administratives, dans l'amélioration du climat des affaires.

L'occasion faisant le larron, un nouveau mouvement intitulé « Les intègres » a vu le jour au cours de la même activité. D'après les organisateurs, c'est une action patriotique qui veut renouveler le citoyen congolais, en réactivant une qualité noble capable de bouleverser la vieille et mauvaise habitude congolaise caractérisée par la corruption institutionnalisée.

Le mouvement vise à conscientiser les citoyens congolais à la prise de responsabilité pour déraciner la corruption ; renforcer les valeurs civiques et morales des citoyens congolais à tous les niveaux ; créer une plateforme pour toute l'étendue de la RDC, en vue d'avoir la possibilité d'échanger et de changer, grâce à la politique de l'engagement, de l'observation, de la prévention, de la dénonciation et de la publication.

Clément Muamba