RDC : Si Goma et Walikale sont reliés par une bonne route, les conflits à Rutshuru seront résorbés, estiment les autorités provinciales

Photo ACTUALITE.CD.

Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, s’est exprimée le 15 janvier 2020 à Kinshasa au sujet de la mission onusienne et aussi des efforts de rétablissement de la paix.

« Par exemple, je suis en train de faire un plaidoyer très fort avec la Banque Mondiale sur la construction des routes. Le gouverneur du Nord-Kivu m’a dit : si on a la route de Goma, si elle peut arriver jusqu’à Walikale, tous les conflits de Rutshuru, Kitshanga, vont disparaître parce qu’il y a des terres à l’abandon qui ne sont pas cultivées et les gens sont en train de se bagarrer là où il y a la route car ils veulent vendre leurs produits. Il suffit de prolonger l’accès », a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse organisée à Kinshasa.

La route Goma-Walikale longue de 237 km est dans un état de délabrement total malgré son importance capitale pour la province du Nord-Kivu. Cette voie a été réhabilitée en 2016 par le gouvernement provincial à l’occasion du 56ème anniversaire de l’indépendance de la RDC qui était célébré à Walikale par l’équipe de Julien Paluku, alors gouverneur de province. Mais dès lors, la route n’était plus entretenue faute d’une politique appropriée pour son maintien en bon état.

« Les problèmes qui sont internes, on ne les règle pas toujours par la guerre. La guerre oui, elle peut être une pression sur celui qui ne veut pas se soumettre. Mais c’est aussi ce travail de ramener le développement, de ramener les infrastructures de base, de créer des synergies positives à l’intérieur des communautés et même avec les voisins. Tout cela va réduire l’envie d’aller faire la guerre », a-t-elle plaidé.

A côté des efforts sur le plan infrastructurel, il y a aussi le chantier de la justice.

« Aujourd’hui, nous supplions pour dire : il faut encore investir dans les Kasaï. J’ai fait le plaidoyer – je suis partie à Washington, à New York, à Londres, à Paris, à Bruxelles – pour dire : investissez dans la justice, investissez dans la police. On ne peut pas partir comme ça des Kasaï sans créer le renforcement des fonctions de l’Etat, parce que des gens qui étaient dans le maquis rentrent dans les communautés, ils vont faire des bêtises, il n’y personne pour les prendre en charge. Qu’est- ce qu’on fait ? Parce que l’appui qu’on a donné jusqu’à présent, vous le savez, on l’a donné à la justice militaire. Mais ceux qui rentrent dans les communautés, ils ne sont pas justiciables de la justice militaire », a ajouté Leila Zerrougui.

Au cours de sa conférence de presse, Leila Zerrougui, est revenu également sur le nouveau mandat de la MONUSCO qui n’est pas que militaire.

« Il y a aussi le renforcement des fonctions régaliennes de l’Etat : la justice, la police, bien sûr le SSR [Réforme du secteur de la sécurité], l’armée. C’est le volet sur lequel nous-mêmes, on a fait un plaidoyer pour pérenniser les acquis. Pour stabiliser, pour renforcer. Il faut bien évidemment appuyer les fonctions régaliennes de l’Etat, les institutions qui veillent au respect des lois, le renforcement de la police et de la justice congolaise, etc. », a-t-elle dit.