FCC : Quand les signatures d'une charte enflamme les internautes

<strong>Il ne fallait pas attendre longtemps pour que le débat s'installe au sein de l'opinion au sujet de la signature par de nombreuses personnalités connues en RDC de la charte constitutive du Front commun pour le Congo (FCC), nouvelle plateforme électorale chère à Joseph Kabila et dont il est l'autorité morale.</strong>

S'il a réussi à s’attirer la quasi-totalité des membres du gouvernement pourtant également constitué des têtes issues de l'opposition, le FCC n'a pas visiblement satisfait les appétits et continue à attirer un nombre croissant de personnes et personnalités parmi les plus connues de la République.

Sur la toile, le débat s'enflamme. Après la fraîche adhésion du plus grand historien du pays, Elikya Mbokolo, du reste mis au devant comme le serait la une d'une manchette par les ténors de cette formation, l'opinion réalise la véritable ampleur de la situation.

Au FCC, on se félicite de cette adhésion remarquée et qui, il faut le dire, marque un tournant non négligeable dans le défi de conquête que s’est lancée cette plateforme, mais également un coup médiatique de grande portée, du reste considérée comme une trahison de l’élite par certains au sein de l’opinion.

<i>“Les gens comme le Prof Elikya Mbokolo ne réalisent pas que les jeunes congolais cherchent des repères, des modèles et qu’il en faisait partie… Après la déception, j’ai compris que nous pouvons être nos propres modèles”, </i>écrit Larissa Diakanua sur son compte Twitter.

<b>Elikya Mbokolo enflamme la toile</b>

Si le débat autour de la signature de la charte du FCC avait déjà nourri les tweets et les déclarations au sein de l’opinion publique, il faut dire que le chapitre de l'historien congolais a élevé le niveau.

Considéré comme une figure marquante de l’histoire du pays, la nouvelle recrue de la plateforme kabiliste est tout autant un meilleur coup médiatique pour le FCC qu’une déception pour une frange de la population qui ne cache pas son indignation.

Des commentaires pour les moins désobligeants et très à l’extrême taxent le professeur de vendu, de traitre (à une cause populaire que seuls ceux qui le soutiennent peuvent justifier).

<b>“</b><i>Le FCC n'est rien d'autre que la formalisation des kabilistes qui se cachaient encore dans l'opposition, la société civile, le corps universitaire, et de ceux déjà connus</i><b>”,</b> clame étudiant.

<i>“Tel est son choix, il sait en âme et conscience pourquoi il l’a fait. Aux uns et autres de respecter son choix et non lui proférer des injures,...”</i>, défend plutôt Thierry.

<b>Une question de moralité?</b>

<i>“Sans programme, le FCC attire du monde. Ces gens adhèrent à quoi?”, </i>s’interroge un internaute anonyme.

<b>“</b><i>Je suis triste de voir tous ces compatriotes qui adhèrent au FCC. Ils savent bien qu'ils contribuent ainsi à préparer le terrain pour la candidature anticonstitutionnelle de Kabila. L'appât du gain est trop fort, la moralité trop vacillante. Pauvre Congo !” </i>(Sindika Dokolo).

Pour nombreux internautes, le FCC est plutôt perçu comme un complot contre les intérêts de la population. Il y a tout de même lieu de se demander dans quelle mesure quand on sait que dans ses dires, le professeur Mbokolo a vanté le FCC comme étant <i>“la poursuite normale des activités qui visent à instaurer une véritable réconciliation de l’ensemble des congolais”.</i>

Le FCC, une plateforme électorale comme tout autre a droit d’exister. Le désir brûlant de l’alternance est tout à fait légitime de la part des uns comme des autres. Selon de nombreux observateurs, c’est en grande partie l’adhésion rapide des membres du gouvernement issus de l’opposition qui ne passe pas.

<i>“Je prends le pari que Kabila va se candidater et qu’aucun signataire du FCC ne démissionnera dans les 24 heures qui suivront. Ils savent tous à qui ils ont affaire mais ont préféré taire leur conscience et accepté l’inacceptable</i>”, lance Sindika Dokolo.

L’inacceptable voudrait-elle dire que la charte constitutive du FCC acte de fait un nouveau mandat pour le numéro 1 congolais? Nous n’allons pas tarder à le savoir.

<b>Jacques Kini</b>

&nbsp;