RDC : L’Eurac demande aux dirigeants européens d’étendre les sanctions ciblées

Le Réseau Européen pour l'Afrique Centrale (EurAc) demande aux dirigeants européens d’étendre les sanctions ciblées à de nouveaux individus, hauts responsables des forces de sécurité, personnalités politiques et personnalités influentes, issus du cercle plus restreint du président Kabila qui seraient responsables de violations graves des droits humains dans le pays au cours des manifestations du 31 décembre 2017, du 21 janvier et du 25 février 2018, et/ou responsables d’entraves au processus démocratique et à la recherche d’une solution consensuelle et pacifique de la crise.

Cette recommandation est faite alors que les États membres de l'UE s’apprêtent à discuter aujourd’hui de la situation en République démocratique du Congo (RDC) lors du Conseil des Affaires étrangères de l’Union Européenne,

L’Eurac demande aux dirigeants européens d’exiger que le gouvernement respecte pleinement les exigences de l'Accord de Cotonou et de l'Accord de la Saint-Sylvestre, et, ainsi, procède à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers d'opinion (notamment les 4 militants de Filimbi détenus à Kinshasa depuis le 30 décembre 2017) et lève l'interdiction des manifestations publiques.

<em>« L'UE et ses Etats membres doivent mettre fin à la rhétorique positive actuelle qui loue les différentes avancées que le gouvernement congolais aurait effectuées ces derniers mois. L’UE doit se rendre à l’évidence que la situation est urgente, grave et préoccupante : l’UE et ses Etats membres doivent prendre rapidement des mesures concrètes, fortes et unies afin de prévenir une détérioration encore plus profonde de la</em> <em>crise politique, des droits humains, sécuritaire et humanitaire actuels qui pourraient avoir des répercussions encore plus grandes sur la région toute entière</em> », d’après Julie Capoulade, chargée de plaidoyer au sein d’EurAc.

Dans une déclaration faite ce lundi, l’Eurac dit constater que contrairement à la rhétorique actuellement utilisée par plusieurs diplomates et décideurs européens, 7 mois avant l'élection présidentielle en RDC, la situation est loin de s’améliorer : aucun signe positif qui pourrait amener à croire que des élections justes, transparentes et crédibles seront effectivement organisées en décembre 2018 n’est actuellement visible.