RDC : “Kabila, Nangaa et Basengezi constituent des obstacles pour les élections” (Fayulu)

<b>Dans une interview ce jeudi 3 mai 2018 à ACTUALITE.CD, le coordonnateur de la Dynamique de l’opposition, Martin Fayulu, a insisté sur une transition sans Joseph Kabila. Il accuse l’actuel chef de l’État de complicité avec le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, et son adjoint, Norbert Basengezi, pour empêcher la tenue des élections libres, transparentes et apaisées au pays. </b>

<b>Pourquoi insistez-vous sur une transition sans Joseph Kabila ?   </b>

Simplement parce que Kabila est incapable d’organiser les élections crédibles, transparentes et apaisées. C’est une cacophonie terrible car Mr Kabila a mis tous les ingrédients nécessaires pour qu’il ait un chaos électoral.

<b>Comment justifiez-vous votre intransigeance sur la question ? </b>

En voyant la situation aujourd’hui, voyez-vous une réelle volonté d’organiser les élections ? Nous sommes au mois de mai, mais qu’est-ce qui est fait en ce mois pour que les élections du 23 décembre soient correctement organisées. Au mois de mai, l’opération d’enrôlement a déjà pris fin, on a nettoyé le fichier. Un fichier de 46 millions qui est ramené à 40 millions. Et ces 40 millions depuis le 06 avril 2018,  jusqu’au 2 mai on n’a pas organisé l’audit du fichier électoral, alors pourquoi dans le calendrier on met l’organisation du fichier de l’audit au 06 mai, un mois plus tard. C'est pour cela que nous disons à la communauté, tant nationale qu’internationale, que Mr Kabila nous amène le dossier d’appel d’offre de l’audit du fichier électoral ; on doit avoir des dossiers car il doit contacter la direction générale des marchés, parce que c’est une passation des marchés car c’est régi par une loi. Ce n’est pas une affaire secrète, ça doit être public, et on ne peut pas continuer à croire qu’il n’y a pas de Congolais capables de relever certains dysfonctionnements, donc nous voyons aujourd’hui que Kabila, Nangaa et Basengezi nous amènent dans un traquenard.

<b>Comment arriver à faire une transition sans Kabila ?</b>

Comment les Burkinabés sont arrivés à la transition sans Blaise Compaoré ? Ils ont imposé une transition par la rue. Donc c’est la volonté des Congolais, si les Congolais décident, ça sera ainsi. Mais nous demandons aussi à nos frères et sœurs de la diaspora de s’impliquer car ils ont une part active dans cette affaire et nous-mêmes nous devons nous impliquer parce que les élections c’est pour assurer l’alternance démocratique du pouvoir mais ce n’est pas pour avoir un chaos plus tard. Ce que Nangaa, Kabila et Basengezi sont en train de nous préparer, c’est un chaos électoral.

<b>Vous participerez à ces élections ? </b>

Nous vous disons que le boycott ne fait pas partie de notre vocabulaire. Nous disons aussi qu’il faut une transition sans Kabila pour avoir des élections crédibles, transparentes et apaisées.

<b>Interview réalisée par Stanys Bujakera Tshiamala</b>