Violences à Djugu: Les députés de l’Ituri boycottent la rentrée parlementaire à l’assemblée nationale

<b>Les députés de la province de l’Ituri décident de boycotter la rentrée parlementaire ce jeudi 15 mars 2018 à l’assemblée nationale pour protester contre les tueries qui sévissent dans le territoire de Djugu. Dans cette zone, des dizaines de personnes ont été tuées suite aux violences communautaires. </b>

Ces élus nationaux ont fait une déclaration commune mercredi à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri où de nombreux déplacés campés près de l'hôpital général de référence sont arrivés des villages de Djugu. Par leur décision, les députés veulent exprimer leur solidarité aux victimes des violences dans cette partie du pays.

“<i>On ne peut pas laisser les gens qui sont en train de fuir, de quitter leurs villages pour aller siéger à Kinshasa. Le sang continue à couler et certaines zones sont inaccessibles jusque-là”, </i>a déclaré Espérance Musafiri, élue du territoire de Djugu.

La session de mars qui s’ouvre devrait se pencher a priori sur les questions électorales et sécuritaires.

“<i>La session va prendre du temps et nous attendons que la situation s’améliore sur place avant de retourner à l’Hémicycle. Nous sommes au nombre de 7, les autres sont à Bunia et moi je suis sur place à Djugu</i>”, a ajouté la députée.

En dépit de la présence d'une délégation gouvernementale conduite par le vice-premier ministre de l'intérieur, Henri Mova, les tueries se sont poursuivies cette semaine à Djugu. Au moins 41 personnes ont été tuées il y a deux jours dans la zone.

“<i>Nous restons travailler pour la paix à Djugu surtout que le vice premier ministre et ministre de l’intérieur est avec nous. Nous ne pouvons pas le laisser seul ici au moment où nous sommes tous concernés. Nous restons travailler jusqu'à un léger début de stabilisation de Djugu, nous allons regagner le palais du peuple</i>”, a précisé Raymond Tsheda, un autre élu du territoire de Djugu.

Selon les autorités, les violences à Djugu ont déjà fait une centaine de morts et plus de 2000 cases incendiées.

“<i>Il y a plus de 2000 cases qui ont été brûlées. Il y a pratiquement une centaine de morts. Il y a aussi de grands  déplacements des populations en centaine des milliers qui sont passés, que ça soit dans différents territoires , Mahagi et  Irumu et puis il y a d’autres qui ont même traversé en Ouganda”</i>, a dit mercredi, Pacifique Keta, vice-gouverneur de l’Ituri.

<b>Willy Akonda Lomanga</b>

&nbsp;