Tshisekedi conditionne tout dialogue avec Kagame au retrait des troupes rwandaises du sol congolais: "vous ne pouvez pas parler avec quelqu'un qui vous maintient le couteau à la gorge"

Paul Kagame et Félix Tshisekedi le 25 novembre 2021 à Kinshasa
Paul Kagame et Félix Tshisekedi le 25 novembre 2021 à Kinshasa

Le Président Félix Tshisekedi a une nouvelle fois rejeté "catégoriquement" toute idée de se mettre autour d’une même table avec son homologue rwandais Paul Kagame aussi longtemps que les troupes de l’armée rwandaise seront présentes au Congo en appui aux rebelles du M23. 

"Vous l'avez dit Goma est presque totalement asphyxié, c'est fait exprès parce qu'ils ont profité d'un moment d'accalmie moment que nous avions saisi pour donner la chance à la paix, à la demande de nos partenaires pour avancer leurs troupes et ainsi essayer de couper la ville de Goma de tout approvisionnement, l'asphyxier et donc pouvoir la prendre. Je peux vous garantir que nous sommes en train de travailler pour que cela n'arrive pas et tant que cette situation sera comme elle est, ça sera impossible de parler. Vous ne pouvez pas parler avec quelqu'un qui vous maintient le couteau à la gorge, ce n'est pas possible", a dit Félix Tshisekedi qui répondait à une question de la presse aux côtés d’Emmanuel Macron à l’Elysée. 

Félix Tshisekedi a rappelé "le caractère non négociable de la souveraineté de la République Démocratique du Congo" face aux velléités des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.

"Pour avoir l'éventualité ou la possibilité des discussions il faut que la situation évolue c'est-à-dire il faut que l'armée rwandaise qui, actuellement se trouve sur le sol de mon pays et non le M23 parce que le M23 c'est une coquille vide que le Rwanda brandit, il faut que l'armée rwandaise quitte le sol congolais, alors en ce moment là oui ça sera possible de discuter mais discuter pour désormais s'entendre sur le fait que le Rwanda n'a plus rien à venir faire en République Démocratique du Congo au niveau militaire", a ajouté Félix Tshisekedi.

La partie orientale de la République Démocratique du Congo reste une zone en proie à l'insécurité due à l'activisme des groupes armés depuis plusieurs décennies. Malgré les opérations militaires contre ces groupes armés et la proclamation de l'état de siège, la situation demeure particulièrement préoccupante, surtout avec la résurgence des rebelles du M23 soutenus par Kigali dans la province du Nord-Kivu.

Des initiatives régionales lancées peinent à donner des résultats escomptés sur terrain. En même temps, une bonne partie des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo est toujours entre les mains des rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame.

Clément MUAMBA