À Paris, Félix Tshisekedi défend le rétablissement de l’exécution de la peine de mort face à une crise sécuritaire persistante en RDC

Photo d'illustration
Félix Tshisekedi en campagne électorale à Lubumbashi

En marge de la présentation de son livre "Pour un Congo retrouvé" au Collège des Bernardins à Paris, le 29 avril 2024, Félix Tshisekedi, a défendu vigoureusement le rétablissement de l’exécution de la peine de mort dans son pays, une mesure qui a suscité un tollé international depuis son annonce en mars dernier.

Un contexte de violence et d'instabilité

Le président Tshisekedi, réélu pour un second mandat, justifie cette décision drastique comme une réponse nécessaire à la "tragédie" que connaît son pays, marqué par des décennies de conflits armés, particulièrement dans l'Est. "Nous sommes confrontés à une agression lâche et barbare, fomentée par des puissances extérieures et exacerbée par des forces négatives tant étrangères que nationales", a-t-il déclaré devant une audience composée de diplomates, d'universitaires et de membres de la diaspora congolaise.

La peine de mort comme "ultime nécessité"

Selon Tshisekedi, la peine de mort est une "ultime nécessité" pour dissuader les actes de trahison et les agressions contre la souveraineté nationale. "Face à ces menaces persistantes, la RDC ne peut se permettre aucune passivité. La levée du moratoire sur la peine de mort est une mesure de dernier recours pour protéger notre peuple et notre intégrité territoriale", a expliqué le président, insistant sur le fait que cette décision était conforme aux exigences de sécurité nationale tout en respectant les normes internationales en matière de droits humains.

Critiques et controverses internationales

Cette position est loin de faire l'unanimité. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, avait déjà exprimé ses réserves lors de sa visite en RDC, affirmant que "la peine de mort devrait être abolie partout dans le monde". De même, plusieurs missions diplomatiques, dont celles du Canada, de la Norvège, du Royaume-Uni et de la Suisse, ont conjointement critiqué la décision congolaise, la qualifiant de contraire à la dignité humaine et soulignant les risques d'erreurs judiciaires irréversibles.

Un livre pour plaider sa cause

À travers son ouvrage "Pour un Congo retrouvé", Félix Tshisekedi se pose en garant de la démocratie et du renouveau. Publié en décembre 2023, le livre est une tentative du président de partager sa vision d'un Congo pacifié et prospère, et de justifier les choix difficiles imposés par un contexte sécuritaire précaire. "Ce livre est un exercice de transparence, un acte de foi envers mon peuple et envers la communauté internationale", a-t-il affirmé lors du vernissage.