RDC : le BCNUDH note une légère baisse des violations des droits de l'homme en mars et une persistance des violences sexuelles 

Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH) a documenté 360 violations et atteintes aux droits de l'homme en République démocratique du Congo (RDC) au cours du mois de mars 2024, soit une diminution de 5% par rapport à février. Le nombre de victimes a également diminué de 18%, passant de 1 072 à 880, renseigne-t-il dans un communiqué de presse rendu public ce mardi 07 mai et exploité par ACTUALITÉ.CD.

« Cette diminution est principalement due à une réduction du nombre documenté des victimes d’exécutions sommaires, de mauvais traitements et d’enlèvements par les groupes armés dans les provinces en conflit, par rapport au mois de février », peut-on lire dans ce communiqué. 

A en croire le BCNUDH,  cette diminution ne reflète pas une réelle amélioration de la situation, étant donné que ses équipes connaissent un accès plus difficile dans certaines zones, notamment celles contrôlées par le M23, mais aussi en raison  du plan de désengagement de la Mission de l'organisation des nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

Malgré la baisse globale des violations des droits de l'homme, les violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) ont quant à elles augmenté. Le BCNUDH dit avoir enregistré  41 cas de ces types de violences notamment  contre des femmes adultes en mars, contrairement au mois précédent, où  36  cas ont été documentés. Dans 88% des cas, les auteurs étaient des membres de groupes armés, le M23 étant responsable de 24 viols.

« La plupart des cas documentés sur le M23 ont été commis avec brutalité et quelques attaques ont été dirigées contre des victimes dont les maris avaient été enlevés. Certaines ont été violées collectivement pendant qu’elles étaient en train d’effectuer des activités champêtres », note le BCNUDH.

Le BCNUDH appelle les autorités congolaises à prendre des mesures urgentes pour améliorer la sécurité dans les zones touchées par le conflit et à faciliter l'accès des acteurs humanitaires aux populations dans le besoin. 

En mars 2024, le BCNUDH a continué à soutenir les autorités de la RDC dans le cadre des activités dont la sensibilisation sur les notions générales des droits de l’homme, la protection des civils, les droits de la femme, le monitoring des droits de l’homme, les droits sociaux économiques et culturels, les violences sexuelles, la justice transitionnelle et la lutte contre l’impunité. Au moins 708 personnes (382 hommes et 326 femmes) ont pris part à ces activités. 

Bruno Nsaka