Bombardement des sites des déplacés à Goma : 16 femmes et 10 enfants parmi les blessés acheminés à l’hôpital CBCA Ndosho

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Un camp de déplacés à Goma

Des bombes en provenance de la ligne de front ont explosé dans deux camps de déplacés vendredi 3 mai dernier à Goma, faisant une dizaine de morts. Cependant, 26 personnes ont été blessées, parmi lesquelles 16 femmes et 10 enfants qui sont pris en charge par les équipes médicales de l’hôpital CBCA Ndosho, soutenu par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). 

Le CICR déplore tout de même la mort de 4 enfants à leur arrivée à l'hôpital, indique que 6 blessés sont dans un état critique alors qu’au moins 24 d’entre eux, actuellement traités au bloc opératoire et suivis par le service des soins intensifs, ont été blessés par des éclats d’un engin explosif.

« Tous les jours, et ce depuis des mois, nous rencontrons des femmes, des enfants, des blessés. Autant de personnes qui subissent directement les conséquences de ce conflit et qui deviennent de plus en plus vulnérables. L'événement d'aujourd'hui est un exemple criant. Toutes les parties au conflit doivent respecter le droit international humanitaire et épargner les civils. Ce n'est pas un choix, c'est une obligation », a dit Myriam Favier, cheffe du bureau CICR à Goma.

Ce type d’incident touche particulièrement les quartiers excentrés de Goma et les sites de personnes déplacées autour de la ville, en raison notamment de la proximité des opérations militaires avec les civils. Les principales victimes sont souvent les femmes et les enfants.

Depuis plusieurs mois, les civils subissent des événements similaires, à Goma et ailleurs, dont des incidents impliquant des engins explosifs en zones peuplées. En zones urbaines, les objectifs militaires, les personnes civiles et les biens de caractère civil sont étroitement imbriqués.

Le CICR insiste, pour toutes les parties au conflit, sur l’obligation de “respecter et de protéger les personnes civiles”. 

« Toutes les mesures pratiquement possibles doivent être prises par les parties au conflit afin de minimiser les conséquences humanitaires des opérations militaires sur les civils. Cela inclut de prendre des précautions tant actives que passives », ajoute le CIRC.

Au total 5 bombes en provenance des lignes de front ont explosé aux quartiers Mugunga, Lac-vert et à Nzulo, un village du territoire de Masisi.

Les sources locales parlent d’au moins 18 morts dont une femme qui est décédée par balles “tirées par les militaires des FARDC qui ont voulu dispersé la manifestation des déplacés à Mugunga”.

Yvonne Kapinga, à Goma