Est de la RDC: "Il est essentiel d'éviter une poursuite de la dégradation de l'architecture de dialogue inter-étatique dans la région" (Russie à l'ONU)

Carte des limites de la RDC et ses voisins

La Russie se dit inquiète de la détérioration des relations entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda suite à l’activisme du M23 soutenu par le régime de Kigali dans la province du Nord-Kivu. Lors de son intervention à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation dans la région des Grands Lacs, Anna Evstigneeva, représentante permanente adjointe de la Russie à l’ONU a noté que la situation de la RDC est à la base des tensions entre d'autres États de la région des Grands Lacs.

"Nous suivons de près l'évolution de la situation dans la région des grands lacs, nous sommes forcés de constater que la situation dans cette partie de l'Afrique continue à subir l'influence négative de la crise sécuritaire dans les provinces de l'Est de la République Démocratique du Congo. Nous sommes très préoccupés par l'escalade du conflit auquel participe le groupe armé illégal M23, nous sommes particulièrement préoccupés par le fait que cela s'accompagne d'une escalade des tensions entre Kinshasa et Kigali", a déclaré Anna Evstigneeva, représentante permanente adjointe de la Russie à l’ONU dans son discours mercredi 24 avril 2024

Et de poursuivre :

"Nous prenons note avec regret du fait que la dégradation de la situation dans l'Est de la République Démocratique du Congo a également entraîné une aggravation des tensions entre autres d'autres États de la région. Il est essentiel d'éviter une poursuite de la dégradation de l'architecture de dialogue inter étatique dans la région. La poursuite du conflit armé dans l'Est de la République Démocratique du Congo constitue également une cause majeure de l'aggravation de la situation humanitaire dans la région des Grands Lacs".

À l'en croire, la poursuite des tensions a pour objectif de renforcer les positions des forces négatives à poursuivre les pillages des ressources naturelles.

"Nous venons tous d'entendre l'intervention de Madame Joyce Msuya, sous-Secrétaire générale des Nations unies aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) il n'y a rien à ajouter ici concernant l'ampleur de la crise humanitaire. Les affrontements armés par ailleurs servent des couvertures pour poursuivre l'exploitation et la contrebande illégale des ressources naturelles du Congo. Tout ce qui se passe est utilisé par les nombreux groupes armés illégaux pour renforcer leurs positions" a-t-elle fait savoir dans son intervention.

Elle a noté que les mesures prises par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour restaurer la paix et la sécurité dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

"Nous prenons également note des mesures déployées sur le terrain pour régler la situation en République Démocratique du Congo, mesures prises par la SADC. Il est essentiel de garantir un bon niveau de coordination avec la Monusco et de définir des bonnes modalités pour ce travail commun. Nous sommes prêts à évoquer les paramètres d'un éventuel soutien aux forces régionales de la part de la mission après réception du rapport pertinent du Secrétariat de l'ONU et nous attendons donc des propositions à cet égard.  Il ne fait aucun doute que le règlement effectif de la crise sécuritaire en République Démocratique du Congo répond aux intérêts avant tout des pays de la région" a-t-elle indiqué.

La partie orientale de la République Démocratique du Congo reste une zone en proie à l'insécurité due à l'activisme des groupes armés depuis plusieurs décennies. Malgré les opérations militaires contre ces groupes armés et la proclamation de l'état de siège, la situation demeure particulièrement préoccupante, surtout avec la résurgence des rebelles du M23 soutenus par Kigali dans la province du Nord-Kivu.

Des initiatives régionales lancées peinent à donner des résultats escomptés sur terrain. En même temps, une bonne partie des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo est toujours entre les mains des rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame.

Clément MUAMBA