Près de 296 tonnes du riz blancs avariés, appartenant au Programme alimentaire mondial (PAM) a été détruit à partir de samedi 25 avril à Butembo (Nord-Kivu). Dès 8 heures, des camions bennes ont été mis en contribution pour décharger des centaines de sac du riz de l'entrepôt, jusqu'à Matembe (périphérie ouest de Butembo), site choisi pour la destruction. Il a, notamment, été question d'enterrer les riz déversés des sacs.
Ces riz contenus dans plus de 5 922 sacs de 50 Kg ont été déclarés impropres à la consommation humaine après deux expertises menées aux laboratoires de l'Office congolais de contrôle (OCC) de Butembo, puis de Kinshasa. Il s'agit d'une denrée que le Programme alimentaire mondial (PAM) s'apprêtait à distribuer aux Centres de traitement d'Ebola (CTE) de Butembo.
La société civile de Butembo qui a assisté à cette opération de destruction salue la vigilance des services étatiques qui ont détecté ces produits alimentaires impropres.
"Certes, nous regrettons cette perte énorme de denrée qui aurait dû aider des populations qui souffre des affres de la guerre et des épidémies. Mais nous nous réjouissons aussi, parce que cet acte de destruction des produits impropres témoigne combien notre pays confirme la restauration de l'État de droit, parce que le droit de l'homme, c'est aussi le droit de protection des consommateurs. Cela témoigne que nous congolais, nous Nord-Kivuciens (habitants du Nord-Kivu), nous Bubolais, nous sommes protégés. Nous sommes ici pour constater cette destruction, c'est fait. Le riz vient d'être détruit. Signe que les Congolais sont aujourd'hui protégés et sécurisés. Commencer par incinérer des produits impropres amenés par les Nations Unies, c'est un acte fort, une mise en garde contre tous ces qui peuvent tenter d'amener des produits impropres", a expliqué au micro d'ACTUALITE.CD maître Cathy Furaha, vice-présidente de la société civile de Butembo.
D'après le maire de Butembo, l'opération va s'étendre jusque dimanche, vue la quantité importante de la cargaison à détruire.
"Il y a un temps, le PAM nous a accompagné, dans le cadre de la riposte contre Ebola, en fournissant des kits alimentaires aux guéris et vaccinés. Mais cette fois, en entrant à Butembo, les services ont constaté que ce riz est impropre à la consommation. C'est ainsi qu'en tant que autorité publique, nous avons eu à exécuter la décision de notre Office congolais de contrôle. Heureusement, le PAM a compris, il a même financé l'opération de destruction. Nous lui félicitons pour cette compréhension", a indiqué maitre Sylvain Kanyamanda, maire de Butembo.
C’est à mi-février, que l’OCC-Butembo avait dénoncé la qualité impropre d’une cargaison de plus de 290 tonnes du riz que le programme onusien s’apprêtait à offrir comme aide aux Centres de traitement d’Ebola (CTE) de Butembo. Le résultat des premières analyses effectuées à son laboratoire de Butembo révélait que ce riz était non conforme à la consommation. Un résultat qui ne permettait, toutefois, pas encore à l’OCC ainsi qu’à l’administration locale de décider de la destruction du produit alimentaire. Car d’après l’OCC, le PAM avait introduit un recours pour solliciter la contre-expertise au terme de laquelle le premier résultat a été confirmé. D'où cette destruction.
Claude Sengenya, à Butembo