Primaire au sein de l'USN - Démocratie interne ou gestion tumultueuse des ambitions ?

Modeste Bahati, Vital Kamerhe, et Christophe Mboso
Modeste Bahati, Vital Kamerhe, et Christophe Mboso

Le Secrétaire général de l'UDPS-Tshisekedi, Augustin Kabuya, a annoncé l'organisation d'une primaire ce mardi 23 avril 2024 au Palais du peuple pour désigner le candidat de l'Union sacrée de la nation (USN) à la présidence de l'Assemblée nationale. Cette initiative intervient après des consultations menées par le chef de la majorité, Félix Tshisekedi, avec Modeste Bahati, Vital Kamerhe et Christophe Mboso, qui n'ont pas abouti à un consensus. Selon plusieurs sources, la proposition d'une primaire émanerait des candidats eux-mêmes, reflétant un refus de Tshisekedi de trancher.

Cette décision soulève des questions sur les dynamiques internes de l'USN. Vital Kamerhe et Modeste Bahati, deux figures ambitieuses visant potentiellement la présidence du pays, voient en la présidence de l'Assemblée une vitrine politique stratégique. En revanche, Christophe Mboso, à 81 ans, est perçu comme un candidat moins menaçant pour l'UDPS, le parti dominant de la coalition, grâce à sa loyauté affirmée.

La gestion de cette primaire est cruciale, car ses résultats pourraient influencer les nominations futures au sein du gouvernement et les élections des gouverneurs. Les perdants de l'élection à la présidence de l'Assemblée pourraient y trouver des opportunités de rebond.

La situation teste aussi la robustesse de la charte de l'Union sacrée qui exige de ses membres un soutien inconditionnel à la "Haute Autorité Politique", ici Félix Tshisekedi, et de s'abstenir de toute action qui pourrait entraver sa vision politique. La charte promeut également l'harmonie et la solidarité parmi ses membres, les encourageant à appuyer les candidats officiellement désignés par l'Union.

Cette primaire, qui se déroule quatre mois après les élections législatives, est cruciale alors que l'Assemblée nationale est encore en pleine formation de son Bureau définitif. Kabuya, à la tête de l'organisation, souligne l'importance d'une décision unifiée des députés pour assurer une direction efficace et représentative de l'Assemblée.