Affaires riz avariés de PAM à Butembo : Après une contre-expertise à Kinshasa, l’OCC déclare l’aide impropre à la consommation humaine, la mairie envisage l’incinération

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Après une contre-expertise menée à son laboratoire de Kinshasa, l’Office congolais de contrôle (OCC) a déclaré impropre à la consommation humaine une cargaison de plus de 280 tonnes du riz que le Programme alimentaire mondial s’apprêtait à distribuer aux Centres de traitement d’Ebola (CTE) de Butembo (Nord-Kivu).

Dans une correspondance adressée, lundi 23 mars dernier, au Représentant du PAM en République Démocratique du Congo (RDC), le Directeur général de l’OCC indique que ses « laboratoires spécialisés d’agro-alimentaire et de microbiologie » ont détecté dans ces riz la présence importante des subsistances nocives d’Escherichia coli. Conséquence : cette denrée alimentaire est déclarée non conforme et impropre à la consommation humaine. Ce résultat qui met fin à plus d’un mois de suspens, a été communiqué ce mardi à la presse de Butembo par le chef d’agence adjoint de l’OCC dans la ville.

« Nous avons conduit les échantillons à Kinshasa. Kinshasa vient de se prononcer quant à ce. Nous avons l’obligation d’informer la population que ce riz-là, le même résultat qui a été retrouvé à Butembo est confirmé par Kinshasa. Le riz reste saisi. Et la cargaison devrait absolument faire l'objet d’une incinération », a déclaré à ACTUALITE.CD Gauthier M’putu, chef d’agence adjoint de l’OCC-Butembo. 

Il a dit travailler avec l’administration locale pour que la cargaison, jusque-là, consignée dans un entrepôt de PAM à Butembo soit incinérée. D’après l’OCC, le PAM devra prendre la responsabilité d’assurer la logistique.

« Nous avons adressé le rapport (de la contre-expertise) au maire de la ville (de Butembo). S’il faut détruire une cargaison de plus de 200 tonnes, ça demande une certaine logistique. Et dans le partenariat que nous avons avec PAM, généralement, en cas d’espèce, c’est PAM qui prend la responsabilité. L’autorité urbaine a pris la responsabilité d’entrer en contact avec PAM, pour voir quand est-ce qu’on peut incinérer. Je pense que c’est dans un délai le plus bref. Ce qui est vrai, c’est que le riz sera incinéré », a rassuré M. M’putu.

Il souligne qu’en attendant l’incinération de la cargaison, c’est le parquet près le tribunal de grande instance qui va garder ces riz.

C’est à mi-février, que l’OCC-Butembo avait dénoncé la qualité impropre d’une cargaison de plus de 280 tonnes du riz que le programme onusien s’apprêtait à offrir comme aide aux Centres de traitement d’Ebola (CTE) de Butembo. Le résultat des premières analyses effectuées à son laboratoire de Butembo révélait que ce riz était non conforme à la consommation. Un résultat qui ne permettait, toutefois, pas encore à l’OCC ainsi qu’à l’administration locale de décider de la destruction du produit alimentaire. Car d’après l’OCC, le PAM avait introduit un recours pour solliciter la contre-expertise. D’où le résultat final.

Claude Sengenya