RDC : Un convoi humanitaire attaqué près de Kalemie (Tanganyika)

Un milicien dans l'est de la RDC / Ph. Droits tiers

Une équipe conjointe de l’hôpital et de la Fondation Panzi, du Fonds Social de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la Banque Mondiale (BM), en mission exploratoire dans la province de Tanganyika, a été attaquée, dimanche 24 mars, par des bandits armés à 58 km de Kalemie, chef-lieu de la province.

L'attaque a eu lieu sur la route Kalemie-Nyemba, témoigne dans un communiqué, Bertin Rutega, directeur de programme de la Fondation Panzi et membre de cette délégation.  

Les assaillants ont tiré "à bout portant dans les pneus du véhicule" et ont fait descendre de la voiture les membres de la délégation, partie appuyer 5 zones du Tanganyika dont Kalemie, Nyemba, Nyunzu, Moba et Manono. 

Les membres ont été dépêchés dans cette région pour étudier les possibilités de mener des interventions dans la "prévention et la prise en charge holistique des survivantes des violences sexuelles et basées sur le genre et était composée de cinq personnes", explique la Fondation Panzi dans son communiqué.

Les assaillants ont "récupéré tout ce qui était dans le véhicule, ont menacé de nous amener en brousse avec eux et, à la dernière minute, ils nous ont autorisé de partir pieds nus, torses nus jusqu’au bureau du Fonds Social à Kalemie", témoigne Rutega qui "voyait la mort en face".

Attaquée en cours de route, l’équipe a quitté la province du Tanganyika de toute urgence, annonce la Fondation dirigée par le prix Nobel de la Paix 2018, Dr Denis Mukwege.   

"Nous sommes sous le choc mais à cause de certains bandits on ne peut pas stopper les activités", a déclaré Harald, représentant de la Banque Mondiale.

Des attaques contre les personnels humanitaires sont régulièrement rapportées en RDC - l'une des pires crises humanitaires du monde.  

En novembre dernier, deux travailleurs humanitaires congolais travaillant pour l'ONG américaine Food for the Hungry (FH) avaient été tués par des hommes armés non identifiés dans le Tanganyika.

Essentiellement menées par des groupes armés et des bandes organisées, ces attaques conduisent au désengagement des humanitaires dans certaines régions de la façade ornementale du pays.

Claude Muhindo Sengeya