RDC : "Je mettrai en place une commission nationale multidisciplinaire qui sera appelée à réfléchir sur la manière de nous doter d'une constitution digne de notre pays" (Félix Tshisekedi)

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Félix Tshisekedi

Devant la communauté congolaise vivant en Belgique, le Président Félix Tshisekedi a annoncé la mise en place dans les prochains jours d'une commission nationale multidisciplinaire censée réfléchir pour arriver à la proposition d'une nouvelle constitution en République Démocratique du Congo. Répondant à une question de l'assistance en rapport avec les cumuls des fonctions, Félix Tshisekedi a précisé que l'actuelle constitution mise en place à la suite d'un conflit avec les belligérants, est devenue obsolète et cadre plus avec les réalités politiques du moment.

« Comme vous le savez, je suis un fervent partisan de la mise à jour de notre constitution. Je pense que notre constitution est obsolète, c'est une constitution qui a été conçue après un conflit et elle avait fait la part belle à tous ceux qui avaient été des belligérants et même dans le système électoral que nous avons à la proportionnelle ce n'est pas un système propice pour un pays aussi grand que la République Démocratique du Congo. On ne devrait pas avoir un système pareil pour composer notre classe politique. Je crois que tout ça va faire l'objet des réflexions, je mettrai en place une commission nationale qui serait multidisciplinaire et qui serait appelée à réfléchir sereinement sur la manière de nous doter d'une constitution digne de notre pays », a déclaré Félix Tshisekedi vendredi 3 mai 2024 devant les congolais vivant en Belgique.

Face à la liesse de l'assistance d'entendre le Président de la République soutenir l'idée de la modification de l'actuelle constitution, Félix Tshisekedi a tenu de réagir en ces termes : "J'espère que ce n'est pas pour ce à quoi vous vous pensez"  a prévenu Félix Tshisekedi dans sa réaction question pour lui probablement de se conformer à sa position déjà exprimée sur le même sujet devant les congolais vivant en France.

« Ne faites pas de moi un dictateur s’il vous plaît. Cela ne relève pas seulement de mes compétences pour changer la Constitution. Il y a plusieurs méthodes, notamment la population congolaise à travers ses représentants qui doit en décider, donc ça ne relève pas de moi », avait fait savoir Félix Tshisekedi à la demande de la communauté congolaise vivant en France de se maintenir longtemps au pouvoir.

Le 4e cycle électoral en République Démocratique du Congo a consacré la réélection de Félix Tshisekedi à la tête du pays avec 73,47% selon les chiffres de la Cour constitutionnelle. Il est suivi par Moïse Katumbi Chapwe avec 18,08%, Martin Fayulu Madidi 4,92% et Adolphe Muzito 1,12%. Cette réélection de Félix Tshisekedi est contestée par certains leaders politiques de l'opposition suite aux irrégularités et actes de fraudes dénoncées après les opérations de vote. C'est le cas de Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Dénis Mukwege et d'autres qui avaient appelé à un dialogue pour la réorganisation des élections avec une CENI et une Cour constitutionnelle recomposée.

À la lumière de l'actuelle constitution en vigueur en RDC, Félix Tshisekedi ne peut plus se présenter aux élections au-delà de son second mandat. Le second mandat obtenu à l'issue du 4e cycle électoral est son dernier mandat à la tête de la République Démocratique du Congo. Sur terrain, certaines formations politiques de l'opposition mettent déjà en garde Félix Tshisekedi contre toute tentative de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir au-delà de ces deux mandats.

Clément MUAMBA