Kinshasa : atelier d’échanges pour le lancement officiel de l’initiative “Fac-boulot”

Photo d'illustration
Le public au lancement de l'initiative Fac-boulot

Des jeunes étudiants, issus des universités distinctes ont lancé officiellement, mercredi 1er mai, à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa, le projet “Fac-boulot” par un atelier d’échanges dénommé “la combinaison Fac-boulot : moteur de l'épanouissement et ennemi du chômage”. Cette activité avait pour objectifs de partager des expériences, d'inspirer les participants, de fournir des conseils pratiques et des ressources pour les jeunes entrepreneurs en herbe, et de créer un réseau de soutien et de collaboration entre les participants.

Un discours d’ouverture par le coordonnateur de la structure “Fac-boulot”, Glody Mubungu, qui a remis en contexte les participants à l’atelier de discussion en encourageant ces derniers à s’engager promptement à la vie entrepreneuriale et professionnelle car dit-il “c’est pour nous, un honneur et une responsabilité de lancer ce projet Fac-boulot qui deviendra un engagement vers l’avenir”. 

Et d’ajouter avec insistance : “chers jeunes entrepreneurs en herbe, que votre passion guide vos pas vers l'innovation et la réussite. Ensemble, cultivons nos rêves pour créer un avenir entrepreneurial brillant et inspirant ”.

Un moment chaleureux où des artistes, par des récitations expressives communément appelées “Slam”, ont démontré que l’avenir des jeunes dépend de leur implication à se former afin d’être des modèles dans la société de demain. “Tu es jeune, tu as un rêve, utilise tes atouts et entreprends’’, a déclaré avec conviction et fermeté, Benk Kumbi, slameuse.

Tout au long de ce colloque participatif, 5 intervenants des différents secteurs d’activités ont eu à partager leurs expériences et à transmettre leurs connaissances dans le domaine entrepreneurial aux jeunes étudiants, passionnés et confiants de leur avenir.

C’est avec une posture sereine et captivante que Jonathan Mitelezi, coordonnateur de l’Exposition des Universités de la République Démocratique du Congo (ExpunDRC) a exposé sur son expérience en tant que jeune et entrepreneur en martelant sur la question de savoir pourquoi combiner les études et le travail.

“Je suis née d’une famille où ma mère nous a élevés seule sans la présence de notre père. Il fallait alors que j’entreprenne pour subvenir à mes besoins. En allant à Lufu pour acheter des vivres tels que de l’huile végétale, des sacs de maïs, des détergents, le tout pour revendre dans la ville de Kinshasa et payer mes études. Ce n’était pas facile, mais je l’ai fait parce qu’il fallait que je m’en sorte dans la vie”, a-t-il témoigné.

Ensuite, Monsieur Mitelezi explique l’importance de combiner les études et la vie professionnelle en donnant trois raisons essentielles notamment pour élargir son carnet d’adresse, avoir de l’expérience et développer les compétences pratiques. 

Photo

Tout au long de son exposé, ce premier intervenant a insisté sur les compétences à avoir dans les métiers en soulignant qu’il est crucial de développer des compétences pratiques et d'acquérir de l'expérience car cela permet de mettre en application les connaissances théoriques, de renforcer la compréhension des concepts, d'améliorer la résolution de problèmes.

“En tant que jeune, vous devez comprendre que la théorie ne sert pas si vous ne la mettez pas en action. Cela vous permet de développer des compétences de travail en équipe et de communication, et de se préparer pour le marché du travail en démontrant sa capacité à relever des défis concrets. Ne négligez pas les compétences pratiques et les expériences concrètes car  elles sont souvent très valorisées par les employeurs”, a-t-il déclaré avec insistance devant différents jeunes prenant part à cette activité.

Merdy Mpoyi, un des intervenants et CEO de Global Technology et autres entreprises, a posé son attention sur le réseautage dans le milieu universitaire. En effet, le travail en équipe et en synergie permet de combiner les forces, les compétences et les idées de plusieurs individus pour atteindre des objectifs communs de manière plus efficace et efficiente. Cela favorise la créativité, la diversité des perspectives, la résolution de problèmes, la productivité accrue, et renforce les relations interpersonnelles. Travailler en équipe permet également de partager la responsabilité des tâches, d'apprendre les uns des autres et de créer un environnement de soutien mutuel.

“ Votre réussite ne se mesure pas seulement à vos efforts personnels, mais également à la qualité de votre réseau”, souligne Merdy, en encourageant les jeunes à avoir un bon entourage.

Myra Dunoyer, conteuse et CEO de Eleza Masolo, a, dans son intervention, encouragé les étudiants à se prendre en charge et à se former pour développer leurs compétences.

“ Je suis entrée à Wallonie Bruxelles en tant que serveuse mais j’y suis sortie avec des contacts pour promouvoir mes contes. Je poursuivais ma motivation et j’étais persévérante. Voilà pourquoi, je vous encourage à croire en vous et à ce que vous pouvez donner au monde ”, conseille-t-elle.

Et d’ajouter :

“ Entreprendre c’est bien, mais entreprendre dans le domaine qui vous passionne est mieux ”.

Dans la suite de l’activité, Ruth Luhata, artiste pluridisciplinaire et CEO de Box’Art, a épilogué sur son intégration au sein de l’Académie des beaux-arts.

“ Je suis une femme, et être étudiante à l’Académie n’était pas fameux à mon époque, parce qu’on associait ma réussite à la participation de la gente masculine. Mais j’ai appris qu’il fallait croire en soi et travailler pour réussir lors des ateliers et enfin, être respecté au sein de sa faculté ”, a-t-elle insisté en parlant plus spécifiquement aux jeunes filles se trouvant dans la salle, à garder ses valeurs peu importe le milieu dans lequel elles se retrouvent.

Le dernier intervenant, Patrick Nsuki, CEO de Étoile Photo de Rêve et Ambassadeur de Techno Mobile, a porté son attention sur le savoir faire et le savoir être. Homme à plusieurs activités, il est surnommé Étoile Photo de Rêve et est empreint de détermination et de résilience dans toutes ses activités à cause de son expérience vécue.

Né d’une famille à 23 enfants, dont le père est mort, il faut savoir être courageux et sortir du lot pour survivre dans la vie, assure-t-il. Sa philosophie prône la foi, la passion et le courage dans tout ce qu’une personne peut faire.

“ En choisissant un métier que tu aimes, tu vas naturellement avoir envie de t’améliorer, d’en savoir plus, d’en faire plus, de monter en compétences. Et ce, sans effort puisque tu suis ton désir profond ”, a-t-il dit.

Le célèbre photographe a insisté en fin de compte sur la réputation et l’image qu’un individu renvoie en société. Tout au long de son exposé, il a pu faire comprendre que la réputation et l'image d'une personne sont importantes car elles influent sur la façon dont elle est perçue par les autres, que ce soit dans le contexte professionnel, social ou personnel.

“ Une bonne réputation peut ouvrir des portes, favoriser la confiance, renforcer les relations, et faciliter les collaborations. Il est donc essentiel de veiller à entretenir une réputation positive en agissant de manière cohérente avec ses valeurs et en cultivant des relations basées sur la confiance et le respect ”,  affirme-t-il.

La synthèse de cette activité veut que les jeunes restent persévérants face aux défis, qu’ils continuent à apprendre et à s'adapter, à bien gérer leur temps et leurs ressources, à construire un réseau solide et ne pas avoir peur d'échouer car “c'est souvent un chemin vers la réussite”.

L’activité s’est déroulée dans la salle de promotion de l’Académie des beaux-arts  et a réuni une centaine de jeunes parmi lesquels des étudiants et des professionnels. Après ce lancement officiel, l’initiative “Fac-boulot” devient formelle et organisera d’autres activités, des rencontres et d’exposition de talents.

Sublime Koyi, stagiaire UCC