A Kinshasa, les étudiants abonnés à Trans-Academia racontent leur quotidien 

Illustration. Photo Trans-Academia
Illustration. Photo Trans-Academia

C’est depuis février 2023, au cours d’une cérémonie à l’actuelle Haute école de commerce de Kinshasa (Ex-Isc) que les bus Trans Academia ont officiellement été mis en service à Kinshasa, capitale de la RDC. Plus d’une année après, ce projet destiné à faciliter la mobilité des étudiants est encore loin de faire l’unanimité auprès de ses bénéficiaires. 

Plusieurs étudiants rencontrés et interrogés par Actualite.cd soulignent notamment le fait que les bus n’arrivent pas à l’heure, la galère sur certaines lignes ou encore les conditions souvent déplorables auxquelles ils sont obligés de faire face à bord.

C’est notamment ce que pense Ketsia Ibamba, 22 ans, étudiante à la faculté de droit à l’Université de Kinshasa (UNIKIN). « Ce service de transport académique a considérablement amélioré l'accessibilité de l'éducation pour de nombreux étudiants à Kinshasa. En tant que femme étudiante, je me sens en sécurité en utilisant Trans Academia, mais il se pose un grand problème au niveau de la ponctualité de ce service. Les retards de Trans Academia perturbent mon emploi du temps de manière significative. Cela affecte mes études, surtout que je suis à l’Unikin où il y a plus de 1000 étudiants. J’arrive en retard, et je suis obligée de rester en dehors de l’auditoire. C’est une belle initiative mais il y a beaucoup d’aspects à revoir », explique cette abonnée, empruntant la ligne 9 (UPN-ISTM-UNIKIN). 

« Les bus sont devenus surchargés et inconfortables », alerte Amos Grâce (24 ans), qui utilise régulièrement la ligne 6 (Petro Congo-ISTA-INA-IFASIC). Cet étudiant en électricité à l'Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA) compare le bus Trans Academia à celui de la société Transco : « il y a beaucoup d’étudiants et parfois, il y a même ceux qui n’ont pas de place pour s’asseoir. Sans compter qu’il n'y a aucune régularité dans les horaires. Nous sommes à l’arrêt très tôt vers 6h et ce n’est que deux heures plus tard que nous voyons le bus venir. »

Entre ultimatum et réalisme 

Certains étudiants inscrits au service Trans-Academia disent perdre petit à petit l’enthousiasme qu’ils avaient au début. Divine Mutombo de l’ex-ISC est catégorique : « Si Trans-Academia ne fait pas d'efforts pour améliorer ses services, je devrais envisager de me retirer de manière inévitable », dit cette abonnée de la ligne 3 (Pascal-ISS-ISC-ISP).

Pour sa part, Adelvie Lukibu, étudiante à l’UNIKIN et abonnée à la ligne 5 (N'djili-Sainte Thérèse-UNIKIN) dit ne pas hésiter un seul instant à trouver d’autres solutions surtout pendant la période des examens. « C’est vrai que le coût est réduit. Pour ma part, je paie 10 dollars ($) d’abonnement mensuel. Cela m’aide, mais au final, c’est pour avoir des trajets quotidiens longs compromettant mon arrivée et ma ponctualité au cours. Quand je suis en pleine session comme actuellement, je ne prends pas le bus Trans-Academia par crainte de rater mes examens, je suis obligée de prendre d’autres moyens de transport », avoue-t-elle. 

Sur son site internet, Trans-Academia indique qu’à ce jour 48 940 étudiants sont abonnés, utilisant un système de paiement mobile via Orange Money, Airtel Money, M-Pesa et Afrimoney. Les bus sont disponibles sur vingt-deux (22) lignes sur l’ensemble de la capitale. 

Sublime Koyi, stagiaire UCC